
Genève, le jeudi 9 août 2012 – Les prophètes doivent être parfois malheureux de voir leurs prévisions se réaliser. Ainsi est sans doute aujourd’hui l’ONU qui au printemps avait mis en garde contre de nouvelles épidémies de choléra en Afrique subsaharienne : « Au Sahel, les taux de mortalité seraient particulièrement élevés, s’il y avait une épidémie parmi les personnes souffrant de malnutrition » avertissait-elle. Cinq mois plus tard, le pire se confirme : le nord du Niger est frappé par une importante épidémie de choléra. Or la maladie est particulièrement redoutée dans ce pays où 161 000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition sévère selon une enquête menée au début du mois de juin par l’ONU.
Les sept plaies d’Afrique
Si la situation est la plus critique dans le nord du Niger en
raison notamment de cette épidémie de choléra et de l’arrivée
prochaine d’invasions de criquets, c’est l’ensemble du Sahel qui
est de nouveau concerné par une crise sévère : 1,5 million
d’enfants risquent au total de souffrir de malnutrition selon le
porte-parole de l’UNICEF Patrick McCormick. Face à cette situation,
les associations humanitaires et l’ONU manquent cruellement de
moyens. Déjà, il y a quelques semaines, plusieurs associations,
dont Action contre la faim, Oxfam, Save the Children et World
vision avaient lancé l’alerte soulignant combien elles peinaient
pour réunir les moyens nécessaire pour soutenir les familles les
plus exposées. Aujourd’hui, l’UNICEF confirme ces difficultés en
rappelant qu’à peine la moitié d’un appel aux dons d’un montant
d’1,3 milliards d’euros a été récoltée.
Léa Crébat