
Le nombre de pas plutôt que le rythme
Au moins 7 000 pas par jour
Dr Pierre Margent
Dr Pierre Margent
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Le groupe « activité faible » effectue en moyenne 5 837 pas par jour (IQR : 5 166-6 392), ce qui est déjà « pas mal » (proche de la recommandation de 6000 pas fournie par certaines app) et probablement beaucoup plus qu’une bonne partie de la population générale de jeunes adultes n’ayant pas participé à cette étude prospective.
Cette étude montre qu’il existe un plafond assez facilement atteignable pour les bienfaits de la marche, mais y a-t-il un seuil bas en deçà duquel les risques s’accroissent exagérément (explosent) ? Ce qu’on risque de ne jamais vraiment savoir, puisque les études sur les effets délétères de l’inactivité sont éthiquement discutables.
Dr Pierre Blanié
Il y a plus de vingt ans que l'on sait grâce à une collection considérable de travaux de toutes sortes que le bénéfice de l'activité physique est dose-dépendant. Il est souhaitable de pratiquer des types différents d'exercices, associant endurance, renforcement musculaire, souplesse, coordination... Et pas uniquement de la marche ou du jogging.
Sauf cas d'activité extra-physiologique (surcharges majeures, dopage...) - et encore, si on regarde les enquêtes rétrospectives sur les participants au Tour de France ou aux JO qui ont des vies en moyenne nettement plus longues que leurs contemporains, après ajustement en fonction des facteurs associés.
Ce bénéfice va bien au-delà d'un simple retard de mortalité (et oui, jusqu'à nouvel ordre, on ne réduit pas la mortalité, on ne peut que la retarder), avec une protection contre de nombreuses pathologies. Et, là encore, la seule pathologie dont il semble sûr qu'elle soit accrue par une activité physique importante et régulière sur le long terme, c'est l'ACFA. Aucun impact rhumatologique sinon protecteur, contrairement à toutes les idées reçues fermement ancrées dans la plupart des crânes.
Et tout ça, encore une fois, est connu depuis bien longtemps.
Dr Jean-Paul Huisman
Un résultat assez évident :
Le nombre de pas est certainement fortement corrélé aux autres facteurs de risque.
Peu de patients obèses marchent beaucoup. Le fait de marcher peu n'est pas nécessairement de la volonté du patient : certains marchent peu parce qu'ils ne le peuvent pas.
Cette étude n'est pas strictement observationnelle : les patients savent qu'ils sont inclus dans une étude sur le nombre de pas: ils sont donc incités à les augmenter, même si on ne leur a pas directement demandé de le faire.
Il manque donc une mesure de l'évolution du nombre dépasse sur la durée pour voir si elle est corrélée à quelque chose.
Le but de cette étude, il faut quand même le rappeler(?), est de savoir si le nombre de pas est un facteur contrôlable (facilement et en plus gratuit) qui réduit le risque si on le modifie, pas juste de trouver un facteur prédictif supplémentaire.
Une intervention sur 2 groupes : forcément en ouvert, aurait peut être permis de répondre.
Dans les années 1980 (moi) on enseignait que le seul facteur prédictif de survie d'une fracture du col du fémur était la possibilité de mise au fauteuil en post opératoire (et pas la reprise de la marche). Certes. Si vous allez tellement mal en post opératoire qu'on ne peut vous mettre au fauteuil , quelque soit la cause: chirurgicale : douleur, défaillance mécanique, infection... ou médicale : complication générale sévère... vous avez peu de chance de survie. En même temps cette notion a renforcé la conviction de l'importance du nursing en post opératoire.
Dr Jean-Roger Werther