
Paris, le mardi 20 septembre 2022 - Santé publique France
publie un rapport sur la santé périnatale en France qui se base sur
des données* antérieures à l’épidémie de Covid-19.
Ces données mettent en évidence une dégradation de la santé
périnatale en France sur fond d’augmentation de l’âge maternel
(30,3 ans en 2019 vs 29,3 ans en 2010) et de baisse du taux de
natalité (125 pour 1000 habitants en 2019 vs 135 pour 1000
habitants en 2010).
Dégradation de la situation sociale des parturientes
Dégradation de la morbidité maternelle
Entre 1998 et 2016, à partir des données des enquêtes
nationales périnatales (ENP), la proportion de femmes ayant
accouché avec un IMC normal avant grossesse a diminué, passant de
68,0% en 2003 à 60,8% en 2016.
Ce phénome explique en partie l’accroissement du taux de
diabète gestationnel concernant les accouchements enregistrés dans
le PMSI/SNDS entre 2010 et 2019 qui a plus que doublé (de 6,1 % en
2010 à 13 % en 2019). Mais cela ne s’est pas traduit par une
augmentation de la part d’enfants nés avec poids élevé pour l’âge
gestationnel (PEAG, poids supérieur à 4 kg) qui demeure stable
(10,7 % des naissances vivantes)
L’hémorragie du post-partum (HPP), « définie par des pertes
sanguines supérieures ou égales à 500 ml, est considérée comme
sévère à partir d’un saignement ≥ 1 000 ml ou une perte
d’hémoglobine supérieure à 3g/dl » rappelle SPF. En France le taux
d’HPP (en se basant sur les données du PMSI) est de 5,4% en 2019
versus 4,2% en 2010. Dans les DROM hors Mayotte, le taux est moins
élevé : 4,5% en 2019 vs 3,7% en 2010.
Cette évolution est cependant « en grande partie le reflet
d’une amélioration du repérage de l’HPP grâce à la quantification
des pertes sanguines et de l’exhaustivité de son codage »
estime Santé publique France.
Toujours concernant la santé maternelle, on notera un taux
global de césarienne stable (20,5% en 2010, 20,2% en 2019) et une
forte baisse du nombre d’épisiotomies (17,7 % en 2010 vs 5,3 % en
2019). Parallèlement à cette baisse de fréquence des épisiotomies,
on observe de 2010 à 2019 une augmentation des déchirures
périnéales sévères de grade 3 ou 4. Le nombre de déchirures
périnéales sévères pour les accouchements par voie basse est ainsi
passé entre 2010 et 2019 de 0,88 % à 1,28 % chez les primipares et
de 0,35 % à 0,50 % chez les multipares soit une augmentation de 45%
pour les 2 groupes.
Evolutions préoccupantes de la mortalité néonatale
Si le taux de mortalité maternelle a légèrement diminué entre
2007-2009 (9,5 décès pour 100 000 naissances) et 2013-2015 (8,1
décès pour 100 000 naissances), la mortalité néonatale (entre 0 et
27 jours de vie) augmente.
Entre 2010 et 2019, le taux de mortalité néonatale a varié de
1,6 p. 1 000 et 2,0 p. 1 000 naissances vivantes (NV) pour la
France entière. En métropole, les taux sont semblables à la moyenne
nationale : entre 1,6 pour 1 000 et 1,8 p. 1 000 NV respectivement
en 2010 et 2019. Dans les DROM la mortalité néonatale est plus
élevée et a varié entre 3,3 pour 1 000 NV en 2010 et 4,1 pour 1 000
NV en 2019
Mais ce document ne présente pas que des mauvaises nouvelles.
Les auteurs rapportent ainsi une baisse du taux de prématurité sur
l’ensemble des naissances vivantes et mort-nées qui est passé de 7
% à 6,3 % pour les naissances vivantes entre 2010 et
2019.
En conclusion, Santé publique France alerte sur «
l’évolution de certains indicateurs » qui « témoigne d’une
situation préoccupante ». Pour l’institution sanitaire « le
gradient des inégalités sociales de santé est un marqueur important
des issues défavorables de grossesse et doit être un critère
prioritaire devant guider le renforcement et la réalisation des
actions pour une meilleure santé des parents et de leurs
enfants ».
F.H.