
Aujourd’hui, il complète ces premières données par d’autres résultats espagnols et affirme que les informations supplémentaires disponibles permettent de confirmer la grande efficacité de la vitamine D pré-activée (ou calcifédiol) chez les patients hospitalisés pour Covid.
On attend avec impatience la confirmation ou l’infirmation de ces résultats.
Par le Dr Bernard Morre
L'étude pilote de Cordoue
En juin 2020, une étude pilote1 réalisée sur 76 patients à l'hôpital "Reina Sofia" de Cordoue suggérait que l'ajout du calcifédiol a était efficace contre la covid s'il était administré dès le début de l'hospitalisation : soit 532 µg le premier jour, puis 266 µg aux 3e, 7e, 15e et 30e jour. En l'honneur de cette très ancienne ville universitaire européenne, je proposais de baptiser ce procédé : "Protocole de Cordoue".Selon le registre des essais cliniques US (NIH), l'étude de Cordoue a débuté le 29 avril 2020.
Le calcifédiol évalué contre la covid à Barcelone
Les entrées en unités de soins intensifs (USI) se répartissent ainsi : 82 des 391 patients non supplémentés (soit 21%) ont dû être admis en USI contre seulement 20 (4,5 %) des 447 patients supplémentés : soit approximativement 4,7 fois plus de rentrées en "réanimation" pour les patients non supplémentés. La valeur de p est inférieure à 0,0001, cela confirme une différence hautement significative entre les deux groupes. Après ajustement pour les facteurs de risque de covid grave, les odds ratio (les rapports des risques) de rentrée en USI sont de 0,13 [Intervalle de Confiance 95% (95% CI) 0.07 à 0.23]. Plus simplement exprimé le « sur-risque » de rentrer en USI pour les patients non supplémentés est en moyenne, sensiblement 7,7 fois plus élevé.
Si on analyse maintenant la mortalité en intention de traiter (ou ici, de supplémenter), il y a eu 21 (4,7%) décès parmi les 447 supplémentés contre 62 (15,9%) des 391 sans calcifédiol. La différence est hautement significative (p inférieur à 0,0001). Après ajustement par les facteurs de risques, des taux de vitamine D à l'entrée, etc, les odds ratio de protection contre le décès sont : 0,21 [95% CI 0,10 à 0,43] ou plus explicitement les patients non supplémentés ont un sur-risque de décès de presque 4,8 fois. À la fin de l'étude, 53 patients ont été supplémentés seulement au moment de leur entrée en USI. Pour le calcul de la mortalité, ils ont été ajoutés en analyse de deuxième intention aux patients traités, les odds ratio de protection s'établissent ainsi : 0,52 [95% CI 0,27 à 0,99]. La supplémentation tardive abaisse notablement le coefficient de protection et le résultat devient juste significatif au seuil de 95 %.
Confirmation de l'efficacité du calcifédiol
Les études pilote de Cordoue et de l'Hospital del Mar de Barcelone sont réalisées par deux équipes pratiquement indépendantes ; elles concluent toutes deux à la grande efficacité de la prescription précoce de calcifédiol tant sur l'entrée en en USI que sur la mortalité.En juin 2020, José-Maria Quesada, Marta Entrenas Castillo et Robert Bouillon3 expliquent comment la stimulation des récepteurs à la vitamine D atténue la dysrégulation inflammatoire qui génère le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). La stimulation des récepteurs de la vitamine D diminue la tempête des cytokines, entrave les dysrégulations de la coagulation et de l'enzyme de conversion de l'angiotensine II. La vitamine D tend à restaurer l'intégrité des barrières tissulaires contre les virus.
En juin 2020, au moment de cette publication, ces auteurs colligent le lancement de neuf études comportant de la vitamine D ou son dérivé hydroxylée, ces études sont mondialement réparties : Amérique du Nord, Asie dont la Chine, Europe dont une étude lilloise avec le calcifédiol et le zinc (doses qualifiées de nutritionnelles). L'étude nordiste pourtant prometteuse par l'association du zinc et du calcifédiol, semble avoir du mal à se concrétiser. Sur le registre international des projets de recherche en octobre 2021, les enrôlements de patients n'auraient toujours pas commencé bien que l'intervention soit modestement prévue sur la courte durée de deux mois même pas une saison hivernale.
Appel à l'OMS en faveur du calcifédiol dans le traitement des covids hospitalisés
Le calcifédiol en doses pharmacologiques prescrit dès l'hospitalisation améliore considérablement le pronostic de la covid. C'est un produit quasi "naturel" puisqu'il apparaît spontanément et précocement dans le métabolisme de la vitamine D. Tombé dans le domaine public, son coût modique peut être une aide essentielle pour les pays dont le budget sanitaire est faible. Il serait indispensable que l'OMS introduise le calcifédiol dans le cadre de "Solidarity PLUS", son nouveau programme pour tester des produits susceptibles d’améliorer le pronostic de la covid.(a) La vitamine D3 native ou cholécalciférol est absorbée dans l'intestin, lors de son passage hépatique elle est hydroxylée en position 25. Elle devient le 25-OH-cholécalciférol commercialisé sous la DCI calcifédiol.