
Le CBD, substance active d’origine le plus souvent naturelle,
fait partie des phyto-cannabinoïdes. A la différence du
tétrahydrocannabinol (THC), le CBD est présenté comme un élément
non addictif et non psychotrope.
Une règlementation très (trop) récente
Le cadre règlementaire autour du CBD a été bousculé par un
arrêt de la CJUE de novembre 2020 qui avait exigé de la France la
levée de l’interdiction des importations de produits à base de CBD
depuis l’Union Européenne. Le 30 décembre 2021, un arrêté a fixé le
cadre règlementaire global visant à « permettre le développement
sécurisé en France de la filière agricole de chanvre » ainsi
que « les activités économiques liées à la production d’extraits
de chanvre ».
En vertu de cet arrêté, pour pouvoir être commercialisé, les
produits à base de CBD doivent respecter une règlementation stricte
sur la contenance en THC (inférieure à 0,3 %). A défaut, les
produits vendus relèvent de la politique pénale de lutte contre les
stupéfiants.
Des effets bénéfiques difficiles à évaluer et des effets indésirables certains
Sur cette base, de nombreux produits contenant du CBD ont été
commercialisés (huiles, produits cosmétiques, produits
alimentaires, voire vétérinaires) avec la promesse d’une
amélioration du bien-être, d’une diminution des douleurs et même de
l’anxiété.
Une situation qui pousse l’Académie de médecine à se pencher
de plus près sur le cas du CBD. Dans un communiqué publié le 8
décembre, l’instance a cherché à définir « ce que vous devez
oser demander et savoir » à propos de la molécule.
L’Institution souligne tout d’abord qu’il est le plus souvent «
difficile de faire la part d’un effet propre de la substance
(pharmacologique) et d’un effet placebo ».
Une information peu claire, alors que dans le même temps, le
CBD « peut induire des effets indésirables (troubles digestifs,
toxicité hépatique, somnolence, fatigue), dont la fréquence
augmente avec la dose par prise et la dose quotidienne ».
Quel effet sur la conduite en fonction des produits achetés ?
Dans le même temps, l’Académie souligne que l’information sur
les emballages des produits non pharmaceutiques contenant du CBD
manque de transparence. Pour l’Institution, la présence de THC y
compris en quantité négligeable peut avoir des conséquences très
concrètes pour l’utilisateur (test positif dans le cade d’un
contrôle routier ou contrôle positif dans le cadre d’une
compétition sportive).
Autre problème lié au manque d’information, l’Institution
estime que les usagers doivent être informés sur la dose en
milligrammes de CBD consommée par prise. Si cette prise devait
dépasser 50 mg/jour, cette prise doit être précédée « en cas de
traitement médicamenteux en cours, par la recherche préalable, avec
un professionnel de santé de possibles interactions médicamenteuses
».
Une harmonisation souhaitée
Compte-tenu de la diversité des produits contenant du CBD,
l’Académie milite pour que « la règlementation et les conditions
d’accès à ces produits soient harmonisées » afin que les
usagers disposent d’une information adaptée à l’usage de ces
produits. Des travaux de recherches doivent être également
effectués afin d’explorer « l’hypothèse que la consommation de
CBD fumé puisse constituer une incitation comportementale à l’usage
de la cigarette de tabac ou de cannabis ».
C.H.