
L’Amérique latine frappée à son tour Santiago, le dimanche 17
mai – Les nombres de contaminations et de décès liés au coronavirus
augmentent rapidement en Amérique latine. A l’inverse, en Europe,
l’épidémie s’essouffle et le déconfinement s’accélère. Au Danemark,
on ne croit pas à l’utilité des masques. Réveil difficile
pour les habitants de Santiago. Depuis ce samedi, les 7 millions
d’habitants de la capitale chilienne vivent un confinement à
l’européenne, pour une période d’au moins une semaine. Touché par
l’épidémie de coronavirus depuis début mars, le Chili a connu une
accélération rapide du nombre de nouveaux cas cette semaine. Le
gouvernement a préféré agir avant que les hôpitaux du pays, déjà
sous tension, soit totalement débordés. En somme, une situation
assez similaire à celle connu par la France et ses voisins
européens il y a deux mois. « Il faut gagner cette bataille de
Santiago pour remporter la guerre contre le coronavirus » a
déclaré le ministre de la santé. Outre le confinement de la
capitale, un couvre-feu a été décrété dans l’ensemble du pays. Pour
faire respecter ces mesures, 15 000 soldats ont été déployés sur le
territoire, alors que le Chili est encore marqué par les émeutes de
l’automne dernier. L’opposition reproche désormais régulièrement au
gouvernement d’avoir minimisé le risque épidémique et de n’avoir
pas suffisamment écouté les experts scientifiques. Le pays déplore
pour le moment 420 morts.
500 000 cas en Amérique latine
Le Chili n’est pas le seul pays de la région à connaitre une
accélération de l’épidémie. Pour l’instant relativement épargné,
l’Amérique latine connait une aggravation du nombre de
contaminations et de décès quotidiens ces dernières semaines. 500
000 cas sont désormais confirmés dans la région. Le Brésil
est le pays de loin le plus touché, avec 15 700 morts et 234 000
cas, des chiffres fortement sous-évalués selon les observateurs.
Toujours opposée au confinement, le président Jair Bolsonaro a
limogé son ministre de la santé Nelson Teich, en poste depuis
seulement un mois, pour des « divergences de vues » sur
l’utilisation de la chloroquine, considéré comme un traitement
efficace par le chef de l’Etat. Après le Brésil, le Mexique (5 000
morts) et l’Equateur (2 700 morts) sont les pays les plus
endeuillés de la région. Si l’Amérique latine s’apprête à vivre des
mois difficiles, l’Europe au contraire, profite de l’accalmie
épidémique pour se déconfiner. En Allemagne, le championnat de foot
a repris ce samedi, à huis clos. L’accélération du déconfinement
n’a pas empêché 5 000 personnes de se rassembler à Stuttgart pour
protester contre les mesures de distanciation sociale. En
Italie et en Grèce, les plages accueillent à nouveau du public et
on espère pouvoir connaitre une saison touristique presque normale.
En Autriche, les célèbres cafés viennois rouvrent leurs
portes.
Moins de masques et plus de sexe au Danemark
Presque tous les pays du monde misent sur le port généralisé
du masque pour éviter une deuxième vague. Au Qatar, le non-port du
masque est désormais puni de trois ans d’emprisonnement ! Au
contraire, au Danemark, on ne croit pas (encore) à l’utilité de la
généralisation du masque. Le discours y est toujours le même que
celui porté par les autorités françaises il y a encore quelques
semaines (avant un spectaculaire revirement) : le masque donne une
fausse impression de sécurité et doit être réservé aux soignants et
aux personnes malades. « C’est une illusion de croire que cette
protection constitue un rempart contre le Covid-19 » affirme le
professeur Brian Kristensen. « Il n’existe aucune étude montrant
l’efficacité des masques dans les lieux publics » surenchérit
l’infectiologue. Les autorités sanitaires danoises ne recommandent
donc toujours pas aux habitants de porter un masque et mettent en
avant un remède plus naturel : les relations sexuelles. « Le
sexe c’est bien, le sexe c’est bon pour la santé, l’agence de santé
publique est pour le sexe » a lancé lors d’un point presse
Soren Brostrom, chef de l’agence danoise de santé
publique.
Q.H.