Le nombre des défibrillateurs (DEF) externes automatiques
accessibles au public a considérablement augmenté dans plusieurs
pays. Il n’en demeure pas moins que seuls 2 à 9 % des arrêts
cardiaques survenus en dehors de l’hôpital bénéficient d’une
défibrillation délivrée par un passant, témoin de l’accident.
Or, il existe désormais, notamment au Danemark, une
application du smartphone qui informe le citoyen de la survenue
d’un arrêt cardiaque dans le périmètre où lui-même se trouve.
Un arrêt cardiaque à moins de deux kilomètres
Andelius et coll. ont tenté de déterminer :
si les citoyens ainsi prévenus par l’application de leur
smartphone de la survenue d’un arrêt cardiaque, arrivaient sur le
lieu de l’accident avant les Services Médicaux d’Urgence ;
si tel était le cas, dans quelle mesure le citoyen pratiquait
alors les manœuvres de réanimation cardio-respiratoires adéquates
ou se servait du défibrillateur.
Cette étude observationnelle a inclus les arrêts cardiaques
survenus entre 2017 et 2018, c’est à dire un an après la mise en
place de l’application smartphone avertissant le citoyen de la
proximité (rayon maximum : 1,8 km) d’un arrêt
cardiaque.
Les citoyens qui répondaient à l’alarme étaient priés soit de
commencer des manœuvres de réanimation cardio-respiratoires soit de
se servir du défibrillateur externe automatique le plus
proche.
Les arrêts cardiaques auprès desquels, au moins un citoyen
prévenu était arrivé avant les Services Médicaux d’ Urgence ont été
comparés aux arrêts cardiaques pour lesquels, les Services Médicaux
d’Urgence étaient arrivés les premiers sur place. On a tenu compte
du fait que, dans les 2 groupes, des témoins occasionnels pouvaient
se trouver, par hasard, sur le lieu de l’arrêt cardiaque avant même
l’arrivée du citoyen prévenu par son smartphone ou celle des
Services Médicaux d’Urgence.
Les critères principalement examinés sont le taux de massage
cardiaque et de défibrillation assurés par les citoyens prévenus
par leur smartphone voire par les témoins présents inopinément sur
le lieu de l’arrêt cardiaque.
Arrivée avant les secours dans 42 % des cas
Des citoyens ont été prévenus de 819 cas de suspicion d’arrêt
cardiaque dont 438 (53,5 %) ont été confirmés et ont été inclus
dans l’analyse.
Dans 42 % des cas (n = 184/438), au moins un citoyen prévenu
par smartphone est arrivé sur le lieu de l’accident avant les
l’arrivée des Services Médicaux d’Urgence.
Quand un citoyen ainsi prévenu est arrivé sur place avant
l’arrivée des Services Médicaux d’Urgence, cela a augmenté
significativement la probabilité qu’il effectue les manœuvres de
réanimation cardio-respiratoire (odds ratio [OR] 1,76; intervalle
de confiance [IC] 95% : 1,07 à 2,91; p = 0,027) et cela a plus que
triplé la probabilité qu’il utilise le DEF (OR 3,73; IC 95% : 2,04
à 6,84; p < 0,001), en comparaison avec les cas d’arrêts
cardiaques pour lesquels, le citoyen prévenu est arrivé sur les
lieux après les Services Médicaux d’Urgence.
En conclusion, l’arrivée d’un citoyen prévenu par son
smartphone avant les Services Médicaux d’Urgence sur les lieux d’un
arrêt cardiaque :
augmente les chances qu’il effectue des manœuvres de
réanimation cardio-respiratoire ;
triple la probabilité qu’il se serve du DEF pour pratiquer une
défibrillation cardiaque. Une étude randomisée (The Heart
RunnerTrial), actuellement en cours dans les environs de
Copenhague devrait permettre de savoir si ce système d’alerte
téléphonique améliore ou non la survie des patients victimes
d’arrêts cardiaques en dehors de l’hôpital.
Dix pour cent de chances en moins par minute écoulée. Triste vérité statistique. Dans les bleds il faut 20 minutes aux pompiers pour arriver. Calculez...
Dominique Barbelet
Mais on regarde toujours l'herbe verte des voisins. En oubliant ce qui existe chez nous. Les applis mobiles en France, il y en a. Mon vieux ( mais opérationnel Healthcare) est recensé sur les deux principales. Accès public. DAE semi automatique ( tout le monde vous dira que c'est mieux). Cherchez sur le Net.... Vous trouverez les applis, je ne fais pas de pub. https://www.zupimages.net/viewer.php?id=20/19/fvq7.jpg Faut-il encore que les séances de formation organisées par les pompiers recueillent plus de trois candidats par an....
On a les applis mais pas le "socialisme" ( sans idée politique) des pays du Nord.
Les Bons Samaritains
Le 07 juillet 2020
Depuis 2016, un système équivalent existe en France. Ce sont les Bons Samaritains qui sont alertés grâce à l'application Staying Alive. Près de 60 départements français sont déjà équipés et l'utilisent quotidiennement. Une étude réalisée par les Pompiers de Paris et publiée dans Academic Emergency Medicine montre un doublement du taux de survie de 16 à 35% en cas d'intervention d'un Bon Samaritain.