
Les propos lancés sur les chaines d’information ont suscité les foudres de nombreux infectiologues.
Le Professeur Perronne a notamment déclaré sur la chaîne d'information en continu BFMTV que si les traitements à base d'hydroxychloroquine avaient été appliqués à tous les patients atteints de Covid-19, « on aurait pu éviter 25 000 morts ». Il justifie ce chiffre en comparant avec « les autres pays qui ont utilisé la chloroquine » contre le virus. Rappelons que les pays en question ont dans leur grande majorité renoncé à la prescription de ce produit comme moyen de lutte contre la Covid-19.
D’autres commentaires visent nommément certaines institutions. Le Professeur Perronne a ainsi notamment affirmé que les médecins du CHU de Nantes auraient « laissé crever son beau-frère » en refusant de lui prescrire le traitement recommandé par le Professeur Didier Raoult.
Le Conseil National de l’Ordre ouvre une instruction
Le conseil de l'Ordre, « alerté par les propos tenus dans de nombreux médias par le Pr Christian Perronne, a saisi le conseil départemental de l'Ordre des médecins des Hauts-de-Seine. Il lui a été demandé de se saisir et d'instruire le dossier du Pr Perronne et d'informer le CNOM des suites qui seront données. »Confraternité et information du public
Dans un communiqué en date du 23 avril 2020, le Conseil national de l’ordre des médecins avait émis un appel à la prudence, rappelant les usages élémentaires en matière de communication au grand public.Pour l’article R.4127-13 du Code de la Santé Publique, le médecin qui participe à une action d’information du public (que ce soit sur internet, à la télévision ou à la radio) se doit de limiter son intervention à la délivrance d’une « information au public ». Cette information ne peut que concerner des éléments ou données qui ont été « confirmées par la science ».
Le médecin se doit en toute circonstance d'éviter de délivrer une interprétation personnelle de données scientifiques et toujours avoir « le souci des répercussions de ses propos auprès du public ». Il doit également s’interdire de tout propos visant à dénigrer ses confrères.
C.H.