
Paris, le lundi 1er août 2022 – Le gouvernement a donné congés au Conseil scientifique, dirigé par le Pr Delfraissy et au comité d’orientation de la stratégie vaccinale dirigé par le Pr Fischer.
Ces deux comités, symboles de la crise Covid, sont remplacés par un nouvel aréopage : un comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires qui a été créé aujourd’hui par décret. Ainsi comme au royaume de France il n’y aura pas eu de vacance…
Approche « one health »
Placé auprès du ministre de la Santé et de la Prévention et de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ce comité exercera « un rôle d’expertise et de conseil indépendant des autorités sanitaires en adoptant une approche « Santé globale » (« One Health ») élargie aux risques sanitaires liés aux agents infectieux atteignant l’homme et l’animal, aux polluants environnementaux et alimentaires, et au changement climatique » détaille le ministère de la santé. Il s’agit, en quelque sorte, de pérenniser les deux instances précédentes et d’élargir leurs champs d’action.
Ce comité pourrait ainsi, par exemple, dans les prochains jours, s’exprimer sur la variole du singe.
Dans le détail « ce comité pérenne, transparent et indépendant » sera chargé d’assurer une veille scientifique sur les « nouveaux risques », de modéliser les données et d’établir des projections et d’émettre des recommandations sur des mesures envisagées par les autorités (stratégie vaccinale entre autres).
Ce comité sera composé d’un président, de seize scientifiques, d’un représentant des patients (sic) et d’un représentant des citoyens (re-sic), soit 19 membres. Il pourra éventuellement s’auto-saisir.
Vous avez dit indépendance ?
Le président et les membres du nouveau comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires seront nommés prochainement.
Le ministre de la Santé, François Braun a déclaré le 27 juillet sur France Info que ce comité serait « un peu une équipe commando de scientifiques de très haut niveau » et qu'il serait « indépendant, transparent dans ses avis et extrêmement réactif ».
C’est sans doute la volonté d’indépendance qui sera la plus dure à respecter pour cette institution nommée par les autorités et travaillant avec deux ministères.
Sur ce point, le Pr Jean-François Delfraissy a récemment reconnu
lors d’une conférence de presse d’adieu du Conseil : « Il était
indispensable, pour nous, de rester indépendants mais ça n’a pas
toujours été simple puisque ce sont les politiques qui nous ont
nommés (…). On a pu être instrumentalisé par nous-mêmes, par
vous, les médias, qui avez porté l’idée d’un troisième pouvoir
médical et par le politique lui-même ».
F.H.