
Autism Research publie une étude (coordonnée à l’Université du Neguev, à Beer-Sheva, en Israël) visant à examiner le rôle du « déséquilibre empathique » (la balance inadéquate entre ces deux formes d’empathie, affective et cognitive) dans un vaste échantillon de personnes avec TSA (1905 sujets, âgés en moyenne d’environ 37 ans ±13 ans), comparativement à 3 009 sujets neurotypiques (contrôles, âgés en moyenne d’environ 38 ans ±12 ans). L’empathie a été quantifiée à l’aide du quotient d’empathie (QE) de Baron-Cohen et Wheelwright[2], un questionnnaire en 60 items.
Les auteurs constatent que le déséquilibre empathique contribue effectivement à prédire de manière linéaire et non linéaire le diagnostic d’autisme et les traits autistiques. En pratique, une tendance à une forme d’empathie émotionnelle plus élevée qu’une forme d’empathie cognitive (autrement dit un déséquilibre empathique au détriment de l’empathie cognitive) peut prédire à la fois le diagnostic d’autisme et le domaine social des traits autistiques, tandis qu’une forme d’empathie cognitive plus élevée qu’une forme d’empathie émotionnelle est « associée au domaine non social de l’autisme. »
On observe aussi que ce déséquilibre empathique se révèle plus important chez les femmes autistes, comparativement aux hommes. Pour les auteurs, cette étude montre que l’appréciation du déséquilibre empathique offre une nouvelle approche pour évaluer le rôle de l’empathie dans les TSA et permet notamment une compréhension plus nuancée des liens entre empathie et autisme.
[1] https://en.wikipedia.org/wiki/Simon_Baron-Cohen
[2] https://docs.autismresearchcentre.com/tests/EQ_Fran%C3%A7ais_BerthozGrezes.pdf
Dr Alain Cohen