
Washington, le lundi 21 juin – Dans une décision attendue pour
l’automne, la Cour Suprême des Etats-Unis pourrait revenir sur sa
jurisprudence sur l’avortement.
Donald Trump n’est plus Président des Etats-Unis depuis cinq
mois maintenant, mais les décisions qu’il a prises vont avoir des
conséquences pendant de longues années. En nommant durant son
mandat trois jeunes juges conservateurs à la Cour Suprême, la plus
haute juridiction des Etats-Unis, l’ancien président américain a
modifié l’orientation politique de cette institution pour longtemps
(les juges étant nommés à vie). Surtout, il a rempli la promesse
qu’il avait fait à l’électorat évangéliste : rendre possible la fin
du droit à l’avortement aux Etats-Unis.
L’avortement, un droit constitutionnel fragile
L’élection de Donald Trump en 2016 a redonné espoir à ceux
qu’on appelle les « pro-vie » par opposition aux «
pro-choix ». Ces dernières années, les États conservateurs
ont multiplié les lois limitant le droit à l’avortement en espérant
qu’à l’occasion d’un contrôle de constitutionnalité d’une de ces
lois, la Cour Suprême revienne sur sa jurisprudence. Dernière
affaire en date, une disposition adoptée par l’État du Texas le 19
mai dernier et qui interdit l’avortement dès lors que les
battements du cœur du fœtus sont détectables, soit aux alentours de
six semaines de grossesse.
La Cour Suprême penche à droite
Le 29 juin 2020, la Cour Suprême avait jugé
inconstitutionnelle une loi de l’État de Louisiane qui imposait aux
médecins réalisant des avortements dans une clinique d’être
également praticiens dans un hôpital proche. L’un des juges
conservateurs de la Cour avait rejoint ses collègues progressistes
pour juger que cette disposition créait un obstacle trop important
au droit à l’avortement.
Nicolas Barbet