
L’hydroxychloroquine (HCQ) qui a fait beaucoup parler d’elle
au début de la pandémie a désormais retrouvé la paix et le chemin
de ses indications validées, en l’occurrence le traitement de fond
de la polyarthrite rhumatoïde (PR) ou encore du lupus érythémateux
systémique (LES) et la prévention des lucites. Ce médicament
antipaludéen expose à des complications oculaires dose-dépendantes
en cas d’exposition prolongée qui restent cependant rares, comme le
rappellent les résultats d’une étude de cohorte rétrospective
inscrite dans le projet REP (Rochester Epidemiology
Project).
Onze cas de rétinopathie sur 634 patients exposés mais une surveillance justifiée pour les traitements de plus de 5 mg/kg au long cours
Deux maladies étaient en tête des indications de l’HCQ : la PR
en premier lieu (57 %), loin devant le LES (19 %). Au cours d’un
suivi moyen de 7,6 années, ont été dénombrés 11 cas de rétinopathie
avérée, survenus majoritairement chez des femmes (91 %). Le plus
souvent (91 %), l’HCQ avait été prescrite pour une PR. Le taux
d’incidence cumulée à 5 ans a été estimé à 0 %, et à 3,9 %
(intervalle de confiance à 95 % IC 95% 2,0-7,4 %) à 10
ans.
Le risque de rétinopathie est apparu maximal en cas de dose
d’HCQ ≥ 5mg/kg, avec un hazard ratio (HR) estimé à 3,59 (IC 95%
1,09, 11,84) (versus doses inférieures). Ce risque a augmenté de 48
% pour chaque incrément de la dose cumulée de 100 g (HR à 1,48 ; IC
95% 1,03-2,14).
Dr Philippe Tellier