R Stern publie aujourd'hui dans le Journal of American Academy of Dermatology les résultats du suivi (jusqu'en novembre 1998) de ces patients. Parmi les 892 hommes de la cohorte initiale, 336 sont décédés et 454 des 556 survivants ont participé à la dernière évaluation. La plupart d'entre eux ont abandonné la PUVA thérapie après 1990 et ceux qui l'ont poursuivie ont bénéficié d'une protection des zones génitales. Néanmoins des tumeurs génitales qui n'étaient pas présentes en mai 1989, date de la fin du suivi de la première étude, ont été retrouvées chez dix malades. Six d'entre eux avaient cessé la PUVA thérapie douze ans auparavant et deux autres avaient eu leur dernière séance de PUVA il y a dix sept-ans !
Au total, depuis 1989, l'incidence des épithéliomas spinocellulaires du pénis et du scrotum chez les sujets traités par PUVA à partir de 1975 et 1976 apparaît multipliée par 52,6 (Intervalle de Confiance à 95% : 19,3- 114,6) par rapport à population générale. Une analyse multivariée montre que le risque le plus élevé de tumeur génitale concerne les malades qui ont reçu les doses les plus élevées de PUVA et d'ultraviolets B associés au goudron topique avec un rapport d'incidence de 4,5 (IC 95% : 1,3-16,1) par rapport aux sujets qui ont été traités par de plus faibles doses.
En tout état de cause, l'incidence des tumeurs génitales chez les sujets enrôlés en 1975 est demeurée relativement constante (51 tumeurs diagnostiquées chez 24 patients en 23 ans et après 1989 pour dix de ces malades) au cours des deux phases de l'étude.
Un risque élevé de néoplasies génitales demeure donc chez les malades traités par PUVA, qu'ils aient poursuivi ou non le traitement et été protégés et parfois longtemps après la dernière séance, ce qui incite à une surveillance renforcée de ces patients.
Dr Marie-Line Barbet
Stern RS et coll. : « The persistent risk of genital tumours among men treated with psoralen plus ultraviolet A (PUVA) for psoriasis » J Am Acad Dermatol 2002 ; 47 : 33-9. © Copyright Jim Online 2002.