
Des symptômes neuropsychiatriques variés sont très fréquemment
associés à l'infection par le virus de l'hépatite C (VHC). Il
s'agit notamment mais pas uniquement de troubles de l'humeur qui
peuvent, dans certains cas, affecter la prise en charge de cette
maladie chronique qui a pourtant largement profité de progrès
thérapeutiques décisifs. Des troubles cognitifs ont été également
rapportés et la qualité de vie des patients s’en trouve quelque peu
altérée. L’éradication du virus a-t-elle un effet sur ces troubles
neuropsychiatriques et cognitifs ?
Régression des troubles cognitifs dans un quart des cas de cirrhose
Quarante-quatre participants étaient atteints d’une cirrhose,
décompensée près d’une fois sur trois (27 %). Un déficit cognitif
préexistait au traitement dans 21 % des cas, une éventualité plus
fréquente chez les cirrhotiques, soit 34,1 % versus 14,4 %
en l’absence de cirrhose (p = 0,011). L’éradication du VHC a été
associée à une régression des troubles cognitifs, dans presque un
quart des cas de cirrhose (23 %), moins souvent en son absence (6
%) (p<0,05). Le bénéfice cognitif a été plus net chez le sujet
âgé d’emblée atteint d’un déficit des fonctions supérieures,
indépendamment de la fonction hépatique. La persistance du déclin
cognitif en dépit de l’éradication virale a été associée à diverses
variables : risque cardiovasculaire élevé, cirrhose, faible niveau
d’éducation, troubles anxiodépressifs plus sévères. La qualité de
vie liée à l’état de santé s’est améliorée ainsi que les
performances fonctionnelles après l’éradication du virus, avec des
résultats moins favorables en cas de cirrhose.
Dr Giovanni Alzato