Les effets délétères sur la santé des sucres ajoutés ont été
démontrés depuis de nombreuses années. Cela a conduit les
industriels de l’alimentation à opter pour les édulcorants de
synthèse, désormais présents dans de nombreux produits alimentaires
et boissons, avec un marché mondial en expansion d’environ 5 % tous
les ans.
Plus de 23 000 produits alimentaires dans le monde en
contiendraient. Leur innocuité fait toutefois l’objet de débats et
leur rôle dans la survenue de certaines maladies n’est pas exclu.
Des seuils quotidiens « acceptables » ont été établis par
l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), par la
Food and drug administration américaine et par le Joint
Expert Committee on Food Additives de la FAO (JECFA), mais ils
sont régulièrement remis en cause et sont actuellement en
révision.
Des études expérimentales notamment ont souligné la possible
implication des édulcorants de synthèse dans les maladies
cardiovasculaires. C’est la raison pour laquelle une équipe
française a choisi d’étudier l’association entre les édulcorants de
synthèse provenant de différentes sources alimentaires (boissons,
produits laitiers, édulcorants de table), en général et par
molécule (aspartam, sucralose, acésulfame K), et le risque de
maladies cardiovasculaires.
Il s’agit d’une étude prospective de cohorte, menée de 2009 à
2021, incluant plus de 103 000 participants issus de l’étude
NutriNet-Santé.
Augmentation du risque cardiovasculaire
Dans cette cohorte, la consommation totale d’édulcorants de
synthèse est associée à une augmentation du risque cardiovasculaire
global (Hazard Ratio HR 1,09 ; intervalle de confiance à 95 % IC
1,01 à 1,18). Le risque est particulièrement accru pour les
maladies cérébro-vasculaires (HR 1,18 ; IC 1,06 à 1,31), avec un
taux d’incidence de 150 pour 100 000 personne-années pour les
personnes ne consommant pas d’édulcorants de synthèse, comparé à
195 pour 100 000 personne-années pour les plus forts
consommateurs.
Le risque semble différent selon la nature de l’édulcorant :
l’aspartam est associé à une augmentation du risque
cardiovasculaire (HR 1,17 ; IC 1,03 à 1,33), alors que l’acésulfame
K et le sucralose sont associés à une augmentation du risque de
pathologie coronaire (HR 1,40 ; IC 1,06 à 1,84 et HR 1,31 ; IC 1,0
à 1,71 respectivement).
D’autres études devront confirmer ces résultats et expliquer
les mécanismes biologiques impliqués. Mais dès à présent, ces
données semblent confirmer que ces édulcorants de synthèse,
consommés chaque jour par des millions de personnes et présents
dans des milliers de produits alimentaires et boissons, ne
devraient plus être considérés comme une « alternative-santé » au
sucre.
Cette étude est trop globale. Sont essentiellement recommandés ces substituts hypocaloriques dans les diététiques de l'obésité ou celles des diabétiques. Et c'est donc une étude comparative du bienfait ou non de l'emploi de ces substituts édulcorants versus les sucres normaux et le rapport bénéfice/risque obtenu ou non chez ces patients-là qui nous aurait été, me semble-t-il plus instructive.
Dr Jean Abécassis
Vrai médicament et faux sucre...
Le 12 septembre 2022
Le comble de cette histoire est que de nombreux médicaments "dits" sans sucre contiennent des édulcorants à la place du sucre... par analogie, de nombreux médicaments contient de l'oxyde de titane...
Dr D. Muller
Trop sucre donc augmentation du sel
Le 12 septembre 2022
J'avais cru lire que les édulcorants de synthèse avaient un pouvoir édulcorant tellement important que par voie de conséquence indirecte poussait à une augmentation excessive de consommation de sel pour obtenir un équilibre gustatif en fait nocif.