
Paris, le lundi 27 février 2023 – Une étude publiée en janvier dernier, intitulée « Preserve », (réalisée en partenariat avec les laboratoires Gedeon Richter) dresse un état des lieux du niveau de connaissance et de la perception des Françaises et Français concernant la fertilité et la possibilité d'autoconserver ses gamètes.
L’étude a été publiée dans la revue Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie en janvier 2023. L’objectif de cette enquête, menée en ligne en mars 2022 auprès de 2000 répondants, est de dresser un état de lieux de la perception, des attentes et du niveau de connaissance des Français concernant la possibilité d’autoconservation de gamètes hors raisons médicales.
Une nécessité de mieux communiquer sur les solutions face à l’infertilité
Parmi les 2000 répondants, 52 % étaient des femmes et 48 % des hommes. Pour plus de 50 % des personnes interrogées, il est essentiel de mieux communiquer sur les solutions existantes pour faire face à l’infertilité, mais aussi concernant les facteurs de risque susceptibles de faire diminuer la fertilité. Les répondants pensent également qu’il est nécessaire de mieux communiquer sur les interlocuteurs auprès desquels trouver des réponses sur ces sujets.
La nouvelle loi de bioéthique du 2 août 2021 est particulièrement mal connue des sondés : seuls 7 % d’entre eux en avaient entendu parler, et 53 % ont affirmé n’en avoir « jamais entendu parler ». Même son de cloche concernant l’autoconservation des gamètes hors raisons médicales, puisque seulement 1 personne sur 10 en avait connaissance et savait de quoi il s’agissait.
En revanche, les répondants sont plutôt unanimes concernant la congélation des ovocytes : plus de 7 personnes sur 10 ont affirmé que c’était une « avancée sociale majeure » et une chance de pouvoir choisir le moment où l’on veut être parent. Néanmoins, près de 40 % des sondés ne savaient pas que l’autoconservation était légale en France, ce qui dénote d’un manque flagrant de communication sur le sujet de la part des pouvoirs publics. De plus, plus de la moitié des personnes interrogées ignoraient que la technique était prise en charge par l’Assurance maladie.
« Les résultats de cette enquête sont édifiants et montrent bien la nécessité qu’il y a à informer les femmes sur leur fertilité, l’âge limite pour autoconserver… Les professionnels de santé (gynécologues, sages-femmes, médecins traitants) sont en première ligne. L’information pourrait aussi se faire dans les collèges et lycées », affirme Virginie Rio, présidente du Collectif Bamp !, une association qui regroupe des patients et ex-patients de l’assistance médicale à la procréation ainsi que des personnes infertiles et stériles ayant eu recours aux techniques d’assistance à la procréation.
Toutes les femmes âgées de 29 à 37 ans peuvent faire congeler leurs ovocytes
Depuis la loi du 2 août 2021, « toutes les femmes âgées de 29 à 37 ans peuvent désormais bénéficier d’une autoconservation de leurs ovocytes sans motif médical. 29 ans correspond à l’âge moyen de la première grossesse », détaille la Dr Pauline Jaeger, qui travaille aux Hospices civils de Lyon. Elle précise toutefois qu’il est conseillé de faire congeler ses ovocytes avant 35 ans, car « la réserve ovarienne et la qualité de l’ovocyte diminuent avec l’âge ».
À noter cependant que la conservation des ovocytes nécessite une procédure médicale assez contraignante, et la ponction s’effectue au bloc opératoire. La procédure est en revanche intégralement remboursée par la Sécurité sociale.
Pour les hommes enfin, l’autoconservation des gamètes hors raison médicale est autorisée de 29 à 45 ans et celles-ci doivent être utilisées avant 60 ans.
Raphaël Lichten