Les hôpitaux franciliens vont-ils se qualifier pour les Jeux Olympiques ?

Paris, le mardi 21 mars 2023 – Selon l'Agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France, neuf hôpitaux franciliens risquent d'être fortement impactés par les Jeux olympiques de Paris, qui se déroulent du 26 juillet au 11 août 2024.

Environ 15 millions de visiteurs sont attendus dans la métropole francilienne pour les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris en 2024. Des craintes progressent quant à l'impact que pourront avoir ces millions de personnes sur le système hospitalier francilien, notamment au cœur de l'été, époque à laquelle les tensions en termes de personnel ne sont qu’exacerbées.

Plusieurs scénarios sont à l'étude

« Toutes les hypothèses doivent être sérieusement anticipées et planifiées afin de ne pas générer, à la dernière minute, une tension excessive sur les personnels des hôpitaux de la région », souligne la députée Christine Le Nabour, du groupe Renaissance, dans son rapport pour avis consaxcré aux Jeux olympiques, publié vendredi dernier. La députée estime qu'il faut « rester prudent » : jusque là, les estimations de l'APHP et de l'ARS sont « plutôt rassurantes », mais il faut tout de même envisager « des hypothèses moins favorables ».

L'ARS précise que plusieurs scénarios sont à l'étude, notamment un scénario de « faible intensité » où la charge supplémentaire pour les hôpitaux est équivalente à un hiver pendant lequel les virus saisonniers ne sont guère virulents. Mais un tel cas de figure entraînerait tout de même une « tension importante », surtout à cause d'un personnel réduit durant la période estivale et de difficultés structurelles de recrutement.

En l'état, neuf hôpitaux franciliens pourraient donc bien être « potentiellement très impactés » par les JOP, fait remarquer la députée, qui appelle donc à anticiper ces possibles tensions sur le système de soin dans la région Île-de-France.

Décaler les congés d'été et recourir à davantage d'heures supplémentaires

Le risque principal viendrait surtout d'une « conjonction entre les Jeux et d’autres événements à impact sanitaire majeur – résurgence de covid‑19, canicule, attentat… », indique Christine Le Nabour. D'autant qu'un certain nombre de praticiens volontaires ont déjà été appelés pour sécuriser les épreuves. « Cela représenterait de l’ordre de 3 000 volontaires par jour au pic des JOP, dont environ 150 médecins urgentistes en Île-de-France et environ 190 autres dans toute la France ».

En outre, un centre de santé temporaire, sous la forme d'une polyclinique, va également être mis en place pendant la durée des JOP, afin de prendre en charge les premiers secours et les urgences. Il sera installé à Saint-Ouen-sur-Seine et devrait fonctionner avec environ 200 volontaires français et 30 volontaires internationaux.

Tous ces éléments confortent la crainte de tensions « localisées à quelques établissements », affirme la députée Renaissance. Une première solution pourrait donc être de recourir davantage aux heures supplémentaires et de décaler des congés d'été. Mais, si la tension devait se faire plus générale dans les hôpitaux franciliens, il faudra sans doute faire appel à des « étudiants en fin de parcours » et des renforts hors région.

Un rapport sur le sujet a été commandé à l'Inspection générale des affaires sociales et remis au ministre de la Santé, mais Christine Le Nabour n'a pas pu, à ce jour, le consulter.

Raphaël Lichten

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