Les « Libéraux de santé » veulent redynamiser l’exercice libéral

Paris, le mercredi 23 février 2022 – Une nouvelle intersyndicale met sur la table plusieurs propositions pour améliorer les conditions de travail des libéraux.

Créé en septembre dernier, les « Libéraux de santé », un collectif regroupant 11 syndicats de soignants, s’était donné pour mission de « défendre l’exercice libéral et les professionnels de santé » et de lutter contre « le glissement vers un système hyper administré ». Cinq mois après le lancement du groupe, ses membres lancent l’initiative « Les Libéraux de santé font la loi », dont l’objectif est d’élaborer une sorte de proposition de loi à soumettre aux différents candidats à l’élection présidentielle. Si le détail de la réforme proposée par l’intersyndicale sera révélé le 30 mars prochain lors d’une réunion au Conseil économique social et environnemental (CESE), les grands axes de cette « proposition de loi » ont été révélés lors d’une conférence de presse le 10 février dernier.

Les ESCAP, clé de voute d’une meilleure coordination entre libéraux

La nouvelle intersyndicale n’hésite pas à afficher des objectifs ambitieux, prétendant ni plus ni moins vouloir « transformer le système de santé en profondeur » afin de permettre à la médecine de ville de répondre aux défis actuels, notamment ceux du vieillissement et de l’augmentation de la demande de soins.

Première axe de proposition, les Libéraux de santé souhaitent réformer la coordination entre les professionnels de santé libéraux.

L’intersyndicale estime que les modes de coordination existants (MSP et CPTS notamment) sont trop lourds administrativement. A la place, ils proposent de renforcer et de promouvoir un système déjà existant créé par les libéraux eux-mêmes : l’équipe de soin coordonnée autour du patient (ESCAP), système où la coordination entre soignants ne s’organise pas autour d’un territoire mais de chaque patient. Des discussions sont en cours avec l’Assurance maladie pour la création d’un accord-cadre sur les ESCAP.

Contrairement à certains syndicats qui le décrient, les Libéraux de santé soutiennent le dispositif « Mon espace santé », lancé il y a peu par les autorités pour regrouper toutes les données de santé des Français sur un même espace numérique. L’intersyndicale y voit notamment un outil intéressant pour structurer les ESCAP et pour « démocratiser l’intégration de la télémédecine dans les parcours de soins ».  

Renforcer le transfert de compétence entre professionnels de santé

Les membres des différents syndicats du collectif souhaitent également renforcer la prévention. Pour cela, ils souhaitent mettre en place des consultations régulières à des « âges clés » (16 ans, 45 ans et au début de la retraite) afin de déceler au plus vite certaines maladies chroniques et développer un parcours de soins adapté.

Autre point essentiel de cette mission pour redynamiser la médecine de ville : renforcer l’attractivité des carrières, tant du point de vue financier que de celui de l’évolutivité. Pour l’intersyndicale, cela passe par une réforme de la formation. Ses membres souhaitent notamment « décloisonner » la formation, en créant des passerelles entre les différentes professions de santé durant les études. Cela passe également par un renforcement du mouvement de transfert de compétences entre les professions de santé, mené par les autorités ces dernières années.

Vaccination obligatoire des médecins libéraux, réforme des négociations conventionnelles, lutte contre les « fake meds » : le projet des Libéraux de santé contient bien d’autres propositions. Mais difficile de dire si elles arriveront aux oreilles des différents candidats, alors que les questions sanitaires peinent à se faire une place dans l’élection présidentielle.

Nicolas Barbet

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