La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative dont la prévalence au sein de la population générale est élevée. Il en existe des formes familiales qui sont plutôt exceptionnelles. Leur transmission est complexe, mais l'étude des familles touchées par cette maladie a fait faire des progrès substantiels dans la connaissance de ses bases génétiques et moléculaires. La forme qui se transmet sur le mode autosomique dominant, pour exceptionnelle qu'elle soit, serait liée à une mutation du gène LRRK2 (MIM 609007). Elle a été identifiée dans une famille britannique et plusieurs familles basques. Les mutations qui affectent le gène en question sont loin d'être totalement connues, mais elles gagnent certainement à l'être, car il se pourrait que la prédisposition génétique à la maladie de Parkinson repose, au moins en partie sur certaines d'entre elles. C'est ce que suggère une étude d'épidémiologie génétique dans laquelle ont été inclus 482 sujets atteints de cette affection neurodégénérative qui était confirmée sur le plan neurologique dans 263 cas. La fréquence d'une mutation hétérozygote courante a été systématiquement recherchée au sein de cette cohorte. Il s'agit de la mutation 2877510G - A qui substitue une glycine à une sérine au niveau du codon 2019, de sorte qu'elle porte le nom de Gly2019Ser.
Le séquençage direct qui a été effectué au niveau de l'exon 41 du gène LRRK2 a retrouvé la dite mutation hétérozygote chez 8 malades (1,6 %). Trois seulement d'entre eux étaient atteints d'une forme familiale de la maladie. Dans les autres cas, il s'agissait apparemment d'une forme sporadique qui avait débuté à un âge moyen de 57,4 ans (extrêmes, 41-70 ans). La pénétrance de la mutation Gly2019Ser est certes inconnue à l'heure actuelle, tout autant que sa prévalence exacte au cours de la maladie de Parkinson idiopathique. Il est donc prématuré d'envisager le conseil génétique dans ce contexte. Il n'en reste pas moins que les applications cliniques de cette découverte ne semblent pas trop éloignées, compte tenu de la fréquence relative de cette mutation dans les formes apparemment sporadiques d'une maladie qui reste, à bien des égards, mystérieuse sur le plan pathogénique.
Dr Peter Stratford
Gilks WP et coll. : « A common LRRK2 mutation in idiopathic Parkinson's disease." Lancet 2005; 365: 415-416. © Copyright 2005 http://www.jim.fr