Les syndicats en ordre dispersé pour alerter sur la crise de l’hôpital
Paris, le jeudi 22 septembre 2022 – Une grève est organisée ce
jeudi à l’hôpital public par la CGT mais d’autres mouvements
sociaux sont prévus dans les prochains jours.
Présentation en Conseil des ministres du projet de loi de
financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) lundi prochain,
ouverture du « CNR santé » le 3 octobre : les prochains
jours seront importants pour l’avenir de notre système de santé et
en particulier de l’hôpital public. Les syndicats l’ont bien
compris et entendent peser sur les futurs débats.
Ce jeudi, la CGT a donc organisé une grève à travers les
hôpitaux du pays. Pas de défilés ou de cortèges prévus : les
grévistes sont appelés à se rassembler devant les hôpitaux, les
sièges des agences régionales de Santé (ARS) et les préfectures
pour exprimer leur désarroi. A Paris, la manifestation a lieu cet
après-midi devant l’ancien siège de l’AP-HP.
Le cercle vicieux du manque de lits et de personnel
De Dijon à Bayonne en passant par Chambéry ou Maubeuge, le
message des grévistes est le même : dénoncer la dégradation des
conditions de travail et alerter sur l’épuisement des équipes,
après deux ans de crise sanitaire et un été sous tension. Pour les
participants au mouvement social, c’est le manque d’effectifs et de
lits qui est au cœur de la crise indéniable que traverse l’hôpital
public.
« Depuis le déménagement de l’hôpital en octobre 2021, on a
perdu plusieurs dizaines de lits. Conséquence : moins de personnel.
Et l’été dernier, on a dû supprimer des lits pour cause de manque
de personnel, c’est un cercle vicieux » dénonce Mary Génard,
responsable CFDT à l’hôpital de Maubeuge.
En raison du manque de personnel, les soignants sont obligés
de cumuler heures supplémentaires et astreintes, dénoncent les
syndicats, accentuant leur épuisement et les départs. Pour la CGT,
les diverses primes et revalorisations de salaires accordés depuis
les accords de Ségur de juillet 2020 n’ont pas permis de résoudre
le problème d’attractivité des carrières hospitalières.
« Les personnels qui voient que leurs carrières n’avancent
pas partent en Belgique ou en libéral » explique Guillaume
Rosey, représentant de la CGT à l’hôpital de Maubeuge.
Réduction du temps de travail et embauches massives : le plan
ambitieux de la CGT
Le plan de la CGT pour redonner de l’attractivité à l’hôpital
est ambitieux, voire irréaliste diront certains : réduire le temps
de travail à 32 heures, revoir toutes les grilles de salaire et
titulariser tous les contractuels, qui représentent 30 % du
personnel de l’hôpital selon la CGT. Le syndicat demande également
la mise en place d’un plan d’embauche massif : 100 000 postes de
plus à l’hôpital, autant dans le milieu médico-social et le double
dans les Ehpad.
L’un des obstacles des syndicats pour peser dans le grand
débat sur la santé qui s’annonce est leur grande division. En
effet, si la grève de ce jeudi était organisée par la CGT, trois
autres syndicats hospitaliers (FO, CDFT, Unsa) appellent eux à une
journée de mobilisation pour mardi prochain. Les ponts semblent
définitivement couper entre la CGT et les syndicats « réformistes
», depuis que la CGT a refusé de signer les accords de Ségur
acceptés par les trois autres organisations.
Pour Mireille Stivala, secrétaire général de la CGT-Santé, le
retour à « l’unité large d’avant la Covid » semble désormais
impossible. Visiblement décidée à jouer l’affrontement, la CGT
appelle les soignants à participer également à la grève
interprofessionnelle qui aura lieu jeudi prochain.
Comme d’habitude la CGT fait des demandes irréalistes et impossibles à remplir. 32h... alors qu’il n’y a plus personne ? 100.000 embauches, il y a des milliers et des milliers de postes vacants actuellement. Retraitée, j’ai vacciné plusieurs mois dans une petite ville alsacienne, et fait la connaissance de dizaines, je dis bien de dizaines d’infirmières qui ont toutes quitté l’Hôpital pour s’installer en libéral dans les villages où elles travaillent en général nettement plus que 35 heures.