Les TDAH coûtent cher !

Introduite au départ comme une problématique touchant essentiellement les enfants et les adolescents, la notion de troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité (TDAH) est considérée désormais comme une affection pouvant concerner tous les âges et donc l’âge adulte où elle entraîne notamment des conséquences psychologiques considérables  avec souvent un lourd impact  financier pour les intéressés.

Une étude réalisée au Danemark confirme cette incidence socio-économique des TDAH en comparant les revenus et les dépenses de santé dans 460 fratries d’adultes de 18 à 50 ans où l’un des membres relève d’un diagnostic de TDAH, mais pas l’autre. Selon que le sujet est ou n’est pas étiqueté « avec TDAH », les auteurs observent des « différences significatives » pour plusieurs critères. En cas de TDAH, on constate par exemple, comparativement à l’absence de TDAH :

• une perte de revenus professionnels : –31 % ;
• un montant plus modeste de l’impôt sur le revenu : –40 % ;
• des dépenses de médicaments plus importantes : +360 % ;
• des dépenses de santé plus élevées pour des soins de médecine générale : +43 % ;
• des dépenses de santé plus élevées pour des soins spécialisés : +192 %.

Pour l’année 2010, les TDAH ont été à l’origine d’ « un surcoût moyen de 20 134 € chez chaque adulte concerné », par rapport au membre de la même fratrie sans TDAH. Au vu de ces statistiques préoccupantes, les auteurs estiment que la présence de TDAH à l’âge adulte représente concrètement des dépenses substantielles pour les sujets concernés eux-mêmes et pour la société  (qui subit à la fois une baisse des recettes fiscales et un alourdissement des frais d’assurance-maladie). Il serait utile de consacrer des recherches et une part des politiques de santé à l’identification des TDAH et à des stratégies d’intervention pour atténuer leur impact négatif  pour l’individu comme pour la collectivité, afin d’améliorer la qualité de vie des intéressés et de réduire les coûts imputables à ces troubles.

Dr Alain Cohen

Référence
Daley D et coll.: The economic burden of adult attention deficit hyperactivity disorder. European Psychiatry, 2019 ; 61 : 41–48.

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