
Une étude réalisée au Danemark confirme cette incidence
socio-économique des TDAH en comparant les revenus et les dépenses
de santé dans 460 fratries d’adultes de 18 à 50 ans où l’un des
membres relève d’un diagnostic de TDAH, mais pas l’autre. Selon que
le sujet est ou n’est pas étiqueté « avec TDAH », les
auteurs observent des « différences significatives » pour
plusieurs critères. En cas de TDAH, on constate par exemple,
comparativement à l’absence de TDAH :
• un montant plus modeste de l’impôt sur le revenu : –40 % ;
• des dépenses de médicaments plus importantes : +360 % ;
• des dépenses de santé plus élevées pour des soins de médecine générale : +43 % ;
• des dépenses de santé plus élevées pour des soins spécialisés : +192 %.
Pour l’année 2010, les TDAH ont été à l’origine d’ « un surcoût moyen de 20 134 € chez chaque adulte concerné », par rapport au membre de la même fratrie sans TDAH. Au vu de ces statistiques préoccupantes, les auteurs estiment que la présence de TDAH à l’âge adulte représente concrètement des dépenses substantielles pour les sujets concernés eux-mêmes et pour la société (qui subit à la fois une baisse des recettes fiscales et un alourdissement des frais d’assurance-maladie). Il serait utile de consacrer des recherches et une part des politiques de santé à l’identification des TDAH et à des stratégies d’intervention pour atténuer leur impact négatif pour l’individu comme pour la collectivité, afin d’améliorer la qualité de vie des intéressés et de réduire les coûts imputables à ces troubles.
Dr Alain Cohen