
Rome, le dimanche 3 mai – Région la plus touchée du globe par
l’épidémie de coronavirus, l’Europe prend prudemment la voie du
déconfinement, tiraillée entre la volonté de retrouver une vie
normale et la crainte d’une deuxième vague.
Le 9 mars dernier, le président du conseil italien Guiseppe
Conte annonçait la mise en confinement de l’ensemble de l’Italie.
Cette décision sans précédent allait bientôt faire boule de neige
et le confinement devenir le quotidien de près de 4 milliards
d’être humains. Cinquante-cinq jours et 28 700 morts plus tard, le
pays le plus endeuillé d’Europe s’apprête à entrer en « phase 2 »
et entamera son déconfinement ce lundi, avec comme depuis le début
de l’épidémie quelques jours d’avance sur la France.
Moins de 200 morts par jour en Italie
Les parcs et les petits commerces ouvriront leurs portes, les
musées et autres lieux culturels suivront le 18 mai. Les Italiens
devront attendre le 1er juin pour la réouverture des cafés et
restaurants. Les restrictions de déplacements seront fortement
assouplies, mais il sera toujours interdit de sortir de sa région.
Les rassemblements de moins de 15 personnes seront autorisés. En
revanche, les enfants ne retourneront pas à l’école avant
septembre. Chaque région pourra adapter ces mesures de
déconfinement à la situation épidémique locale.
Cette nouvelle phase débute alors que le pays déplore
désormais moins de 200 morts du coronavirus par jour en
moyenne.
A l’image des Italiens, ce sont des centaines de millions
d’Européens qui vont entamer dans ces prochains jour leur
déconfinement, après deux mois d’arrêt forcé et tenter de reprendre
le cours de leur vie.
En Espagne, où le déconfinement ne débutera véritablement que
le 11 mai, les habitants sont désormais autorisés à sortir se
promener ou faire du sport une heure par jour, avec des plages
horaires différentes en fonction de l’âge. La plupart des commerces
ouvriront dès lundi au Portugal, le 11 mai en Belgique et en
Grèce.
En Europe centrale et de l’Est, moins violemment frappée par
la pandémie, le déconfinement a déjà commencé depuis quelques
semaines. Contrairement à leurs voisins du sud, les pays de la
région ont décidé de rouvrir les établissements scolaires. Les
enfants danois, norvégiens et allemands ont ainsi déjà retrouvé les
bancs de l’école. En Slovénie et en Hongrie, les habitants pourront
dès ce lundi se rendre au café ou au restaurant. En Autriche, les
artères commerçantes de Vienne étaient noires de monde ce week-end,
comme si le coronavirus n’était déjà qu’un lointain
souvenir.
Annoncer la mort du Premier ministre comme celle de Staline !
Seul ombre dans ce tableau européen plein d’espoir, le
Royaume-Uni, où la situation épidémique reste préoccupante.
Désormais le deuxième pays européen le plus endeuillé (28 100
morts), Albion a enregistré 621 nouveaux décès ce samedi, plus
qu’aucun autre pays européen. Bien que le Premier Ministre Boris
Johnson se montre optimiste (« nous avons passé le cap » a-t-il
déclaré ce jeudi), aucun plan de déconfinement n’a encore été rendu
public par le gouvernement.
Seul dirigeant européen à avoir été infecté par le
coronavirus, le Premier Ministre, qui avait été hospitalisé pendant
une semaine début avril a, pour la première fois, évoqué sa maladie
dans une interview accordé au journal The Sun ce samedi. « Je
n’étais pas en très grande forme » minimise le chef du
gouvernement. Boris Johnson a été placé sous oxygène pendant trois
jours et les médecins ont envisagé un temps de l’intuber. « Ils
se sont préparés à devoir annoncer ma mort, comme pour Staline
» explique le Premier Ministre, qui reconnait avoir longtemps nié
la gravité de son mal.
QH