
Paris, le lundi 24 décembre 2018 – A l’occasion du 5e comité
de suivi dédié à la prise en charge des patients souffrant de
troubles de la thyroïde, qui s’est réuni le 21 décembre au
ministère de la Santé, l’Ansm (Agence nationale de sécurité du
médicament et des produits de santé) a présenté les, tants
attendus, résultats du deuxième volet de l’étude de
pharmaco-épidémiologie qui vise à évaluer l’impact sur la santé du
passage à la nouvelle formule du Levothyrox.
Cette étude s’est appuyée sur les données colligées par le
SNDS (Système national des données de santé) et a porté sur plus de
deux millions de patients traités par Lévothyrox (1 037 553 traités
par l’ancienne formule [AF] et 1 037 553 traités par la nouvelle
[NF]).
Une augmentation des recours aux soins de ville, mais plutôt moins de décès et d’hospitalisation !
Si les résultats montrent une augmentation notable des recours
aux soins en médecine de ville parmi les personnes ayant utilisé le
Levothyrox NF en 2017 (+ 360 000 consultations supplémentaires,
soit environ 2 %), les résultats ne mettent pas en évidence
d’augmentation de problèmes de santé graves. Ainsi, dans le groupe
NF, le nombre d’hospitalisation a été moindre que dans le groupe AF
(136 263 versus 142 718), ainsi que le nombre de décès (6
355 versus 6 387). En revanche, le nombre d’arrêts de
travail a été, lui, plus important dans le groupe NF que dans le
groupe AF (41 966 versus 40 373).
Concernant les traitements autres que la lévothyroxine, les
variations ne sont pas significatives entre les deux groupes,
hormis pour les anticoagulants, consommés chez 41 122 patients sous
NF contre 34 464 sous AF, un phénomène qui n’est pas commenté par
les auteurs de l’étude (R. Dray-Spira et coll.).
Frédéric Haroche