San Francisco, le mardi 8 février 2022 – Plusieurs
milliardaires américains, dont Jeff Bezos, ont massivement investi
dans Altos Labs, une start-up qui se propose de trouver un remède
contre la mort et le vieillissement.
Les rêves de grandeur de Jeff Bezos n’ont décidément pas de
limites. Après avoir commencé à conquérir l’espace, après s’être
fait construire le plus grand yacht du monde, le fondateur d’Amazon
et homme le plus riche du monde s’est lancé un nouveau défi :
devenir immortel. Ni plus ni moins. Pour celui qui veut tout
contrôler dans sa vie, la mort n’est pas une option. Comme d’autres
milliardaires, il a donc décidé d’investir massivement dans Altos
Labs, une start-up qui « se concentre sur la programmation du
rajeunissement cellulaire afin de restaurer la santé des cellules
et leur résilience avec le but d’enrayer la maladie et de
transformer la médecine » selon son site Internet. En d’autres
termes, tenter d’enrayer le vieillissement de notre organisme grâce
à la médecine régénérative et aux cellules souches.
Deux prix Nobel dans l’équipe
Créé le 19 janvier dernier par Yuri Milner, un milliardaire
russo-israélien qui investit massivement depuis plusieurs années
dans la médecine, Altos Labs serait la start-up la mieux financée
au monde.
Elle aurait ainsi déjà récolté 3 milliards de dollars pour
financer ses recherches, en partie donc avec le soutien de Jeff
Bezos. Avec ce budget conséquent, la société va pouvoir embaucher
les meilleurs chercheurs du monde, attirés par un salaire
conséquent (on parle d’un million de dollar par an) et un budget
sans limite.
Dans sa « dream team » de chercheurs, Altos Labs compte déjà
deux prix Nobel : le Japonais Shinya Yamanaka, prix Nobel de
médecine 2012 spécialiste des cellules souches (qui travaille
officiellement « sans rémunération ») et l’Américaine
Jennifer Doudna, prix Nobel de chimie 2020 pour sa contribution à
la découverte de la technologie CRISPR-Cas9. Autre belle prise de
guerre, Hal Barron, futur PDG d’Altos et ancien directeur de Calico
Life Sciences, une autre start-up visant à trouver un remède contre
la mort (dont les travaux n’ont pas abouti) et qui était financé
par Larry Page, fondateur de Google. Derrière la recherche de
l’immortalité, se cache donc une rivalité entre les milliardaires
de la Sillicon Valley.
Quid de l’âge de la retraite ?
Si la découverte d’un sérum d’immortalité n’est sans doute pas
pour tout de suite, ce laboratoire au budget illimité pourrait
permettre de faire des avancées dans le domaine du vieillissement
ou de la lutte contre le cancer. « Ils vont certainement
découvrir des traitements pour améliorer le système immunitaire des
personnes âgées, soigner des pathologies ou trouver une solution
pour vivre plus longtemps en bonne santé » estime Christine
Monville, chercheuse à l’Institut des cellules souches. « Il n’y
a rien de nouveau dans l’esprit des travaux qu’ils vont lancer car
cela fait 10 ans que la science se penche sur le mieux vieillir
mais la différence se fera sur l’application de ces connaissances
par des équipes de pointe » résume Laurent Levy, directeur de
la start-up médical Nanobiotix.
A l’heure où le vieux rêve de l’immortalité serait à portée de
milliards, de nombreuses questions métaphysiques nous assaillent.
Faudra-t-il repousser l’âge de la retraite ? Le traitement contre
la mort sera-t-il pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie ?
Sera-t-il disponible avec un compte Amazon Prime ? Autant
d’interrogations qui nous dépassent.
... admirable, le docteur Alexandre très optimiste, concluait après son exposé sur les cellules souches et d'autres avancées médicales que parmi l'auditoire certains vivraient mille ans. Je me demande si de nouvelles pathologies peuvent apparaître entre 600 et 800 ans...