L’IMS, un marqueur pronostique des cancers pulmonaires non à petites cellules

Les inhibiteurs des points de contrôle immunitaires sont de plus en plus souvent utilisés pour le traitement des cancers, parmi lesquels les cancers pulmonaires non à petites cellules (CPNPC). Le principal biomarqueur prédictif de réponse à ces traitements est actuellement l’expression tumorale du PD-L1 (programmed death ligand-1), déterminée par immunohistochimie. D’autres marqueurs prédictifs de l’efficacité des traitements seraient toutefois bienvenus.

Un IMS à L3 bas est associé à une plus faible survie

Une équipe japonaise a réalisé une étude dont l’objectif était d’évaluer l’impact de la surface musculaire squelettique chez 103 patients atteints d’un CPNPC à un stade avancé ou récidivant, et traités par inhibiteur des points de contrôle immunitaires. L’indice de surface squelettique (IMS) est l’une des méthodes d’évaluation de la sarcopénie. La surface musculaire squelettique est mesurée par tomodensitométrie au niveau de la 3ème vertèbre lombaire (L3). L’IMS est ensuite déterminé par la valeur de la surface musculaire squelettique à L3 divisée par la taille au carré.

Le suivi médian des patients était de 228 jours.

Il apparaît que l’IMS à L3 est un marqueur prédictif indépendant de la survie sans progression et de la survie totale. Un IMS bas est associé à une survie sans progression et une survie totale plus brèves que celles du groupe de patients à l’IMS élevé. Les auteurs ont aussi examiné l’association entre l’IMS et la réponse au traitement. Il s’avère que le taux de contrôle de la maladie est significativement inférieur dans le groupe de patients ayant l’IMS à L3 le plus bas en comparaison du groupe dont l’IMS est élevé (49 % vs 73,1 %). Les taux de réponse au traitement ne sont toutefois pas significativement différents dans les 2 groupes (21,6 % versus 32,7 %).

Pour les auteurs, il s’agit là de la plus vaste étude traitant de l’influence de la surface musculaire squelettique sur le pronostic clinique et la réponse au traitement, dans une cohorte de patients traités par inhibiteur du point de contrôle immunitaire pour un CPNPC.

Prévenir la sarcopénie pour améliorer le pronostic

Cette étude vient réaffirmer la relation entre la sarcopénie et le pronostic péjoratif, retrouvée dans l’évolution de plusieurs types de cancers. S’il est vrai que l’expression du PD-L1 dans le tissu tumoral est le biomarqueur le plus fiable de la réponse aux inhibiteurs du point de contrôle, leur recherche n’est pas toujours possible en pratique pour tous les patients. La mesure de l’IMS à L3 pourrait alors être un recours.

Rappelons que les facteurs favorisant le développement de la sarcopénie sont l’âge, la sédentarité, une nutrition inadaptée et la cachexie. Les recommandations de prise en charge préventive de ces facteurs chez un patient atteint de cancer trouvent une fois de plus ici leur justification.

Dr Roseline Péluchon

Référence
Takada K. et coll. : Clinical impact of skeletal muscle area in patients with non‐small cell lung cancer treated with anti‐PD‐1 inhibitors. J Cancer Res Clin Oncol., 2020 May;146(5):1217-1225. DOI: 10.1007/s00432-020-03146-5

Copyright

Réagir

Vos réactions

Soyez le premier à réagir !

Les réactions aux articles sont réservées aux professionnels de santé inscrits
Elles ne seront publiées sur le site qu’après modération par la rédaction (avec un délai de quelques heures à 48 heures). Sauf exception, les réactions sont publiées avec la signature de leur auteur.

Réagir à cet article