
« Nous sommes sur des augmentations moyennes de 10 % des
coûts sur tous les postes de dépenses », rapporte Bruno
Carrière, directeur général d'UNIHA, la plus importante centrale
d'achat des hôpitaux publics dans l’Express.
« Selon nos derniers calculs, le coût s'élève déjà à 750
millions d'euros sur l'année (…) et à un peu plus d'un milliard
d'euros en ajoutant les établissements privés », estime Cécile
Chevance, responsable financière de la Fédération hospitalière de
France (FHF).
Un Ondam de 5 % nécessaire
Une hausse à laquelle il faut ajouter le dégel du point
d’indice annoncé pour compenser la baisse du pouvoir d'achat des
fonctionnaires, dont le coût est estimé à un milliard
d'euros.
Les établissements publics et privés attendent donc des
nouveaux financements dans le PLFF et le sujet s’est invité dans
les négociations qui ont lieu entre l'Etat et les représentants des
établissements de santé.
Pour l’année prochaine, la FHF calcule ainsi que l'Ondam des
établissements de santé devrait au minimum augmenter de 4 à 5 % en
2023 contre +2,4 % avant la Covid et le Ségur.
« Le ministère est évidemment conscient des difficultés
liées à l'inflation et travaille avec les fédérations à en
identifier l'impact sur les établissements de santé » indique
le ministre de la Santé sans en dire plus pour le moment.
Vers une réduction de l’offre de soins en Grande-Bretagne ?
Ce phénomène est également constaté dans d’autres pays et
notamment en Grande-Bretagne ou l’inflation frôle les 10 %.
Un article publié le 1er septembre par le British Medical
Journal (BMJ) pointe ainsi les augmentations des factures
énergétiques des hôpitaux du National Health Service
(NHS).
Le NHS estime que les hôpitaux devront faire face à des
dépenses supplémentaires de 2 millions de livres par mois cet hiver
en raison de la flambée des prix de l’énergie.
Rory Deighton du NHS souligne : « le manque de financement
dû à l'inflation devra être comblé par une réduction du personnel,
des temps d'attente plus longs pour les soins ou la réduction de
l’offre de soins ».
Un langage de vérité qui n’est pas (encore) tenu en
France…
F.H.