
Paris, le vendredi 5 juillet 2019 - Mercredi, au ministère de
la Santé s’est réuni le 5ème comité de
pilotage du plan national de prévention et de lutte contre la
maladie de Lyme et les maladies transmissibles par les tiques qui
rassemblent la direction générale de la santé, l’ANSES, l’ANSM, la
HAS, l’Assurance-maladie, des professionnels de santé ainsi que des
associations de patients.
L’objet de cette réunion était de faire un « point
d’étape » sur les actions relatives à la surveillance, à la
prévention et à la prise en charge des patients, ainsi que de
désigner cinq centres de référence.
« Augmentation significative » des nouveaux cas
La surveillance de la maladie de Lyme, réalisée par Santé
publique France et le Réseau Sentinelles, a montré une «
augmentation significative » du nombre de nouveaux cas
diagnostiqués en médecine générale en France entre 2017 et
2018.
Ainsi, le nombre de cas en 2018 a atteint 104 cas pour 100 000
habitants, contre 69 pour 100 000 habitants en 2017 et 46 pour 100
000 habitants pour la période 2009-2015.
Pour expliquer ces données, le ministère de la santé met en
avant les « conditions climatiques favorables au développement
des tiques » mais aussi, et c’est sans nul doute un facteur
majeur « la sensibilisation des professionnels de santé au
diagnostic de cette maladie » qui a fait l’objet d’une
médiatisation massive ces dernières années.
Ce biais n’empêche pas les autorités sanitaires de recommander
le renforcement « des actions de prévention ».
Cinq centres de référence et une polémique
Les cinq centres de référence pour la prise en charge des
maladies vectorielles à tiques (CRMVT) ont été désignés. Il s’agit
des CHU de Clermont-Ferrand (associé au CHU de Saint-Etienne),
Marseille, Rennes, Strasbourg (associé au CHU de Nancy) et enfin du
Groupe hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges
(associé au CHU de Créteil).
Ces établissements « s’engageront à respecter les
recommandations nationales, accorderont une large place à la
démocratie sanitaire pour prendre en compte les attentes des
patients et des associations et développeront des projets de
recherche clinique, en lien avec les structures de recherche »
développe l’Avenue de Ségur.
L’absence de l’hôpital Raymond-Poincaré (AP-HP) où exerce le
Pr Perronne, l’un des défenseurs de la thèse de l’existence d’une
forme chronique atypique de la maladie de Lyme différente de la
phase tertiaire décrite de longue date n’a pas manqué de faire
polémique.
Aussi, l’association France Lyme dénonce une décision «
totalement incompréhensible ».
Des parlementaires appellent à « mettre fin au déni »
En outre, parallèlement, le regroupement d’associations
Ensemble contre Lyme, qui s’est vu refuser la participation au
comité de pilotage, organisait une manifestation à Paris qui a reçu
le soutien d’une trentaine de
parlementaires*.
Se succédant à la tribune ils ont promis de jouer le rôle «
d'interface » avec le gouvernement et les acteurs de la
santé et ont déploré la confusion autour des recommandations
officielles. Ils ont en outre annoncé qu’ils seront reçus «
courant juillet » par le ministre de la Santé.
« Notre objectif n'est pas d'interférer dans le débat
scientifique » mais « que ces personnes soient entendues et
dirigées vers les professionnels à même de les prendre en
charge », a souligné Vincent Descoeur, député (LR) du Cantal et
coprésident du groupe de travail sur la maladie de Lyme créé l'an
dernier à l'Assemblée nationale.
* Parmi lesquels Caroline Fiat (LFI), Annie Genevard (LR), Emmanuelle Menard (non-inscrite, app. RN), François Ruffin (LFI).
Frédéric Haroche