Médecine chinoise et acupuncture dans le collimateur des Académies
Bruxelles, le vendredi 8 novembre 2019 - L’avis rappelle celui
qui avait été émis à propos de l’homéopathie en 2017 et qui avait
contribué à la lutte contre les pseudo-sciences, qui a abouti, en
France, au déremboursement de l’homéopathie.
Les Académies des sciences européennes* conjointement avec les
Académies de médecine** appellent à réglementer voire à interdire,
si elles ne sont pas davantage réglementées, certaines pratiques de
médecine traditionnelle chinoise, en Europe.
L’OMS a-t-elle agi contrairement à l’éthique ?
Ces instances ont été amenées à se pencher sur le sujet après
que l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) a ajouté à son traité
CIM (Classification internationale des maladies) un chapitre sur la
médecine traditionnelle chinoise.
Pour elles, bien que l’OMS ait déclaré que cette inclusion ne
signifiait pas onction scientifique, cet ajout est « contraire
à l’éthique » car il laisse entendre que ces médecines
traditionnelles sont validées et justifient des prises en charge
par la collectivité alors même que les ressources budgétaires sont
contraintes en santé.
Les Académies craignent aussi que l’initiative de l’OMS ne
renforce la méfiance vis-à-vis de « la médecine fondée sur les
preuves ».
Certains bienfaits avérés…
Si les Académies reconnaissent qu’il « y a eu des exemples
où la médecine traditionnelle a fait ses preuves dans des essais
cliniques rigoureux », en particulier avec l’artémisine contre
le paludisme, elle rappelle : « le composé qui a été approuvé
pour un médicament est une version chimiquement modifiée de
la molécule d'origine naturelle afin d'améliorer la qualité de ses
propriétés pharmacocinétiques ».
…et d’autres beaucoup moins !
Concernant l’acupuncture, symbole de la médecine traditionnelle
chinoise, ces institutions estiment que son efficacité « reste
controversée » en particulier dans la douleur. Elles jugent
même que contrairement à une idée reçue : « l'acupuncture n'est
pas nécessairement inoffensive ».
Plus globalement, comme pour l’homéopathie en son temps, les
Académies redoutent que l’orientation vers la médecine
traditionnelle chinoise entraîne des retards de prise en charge.
Pire, elles mettent en exergue les dangers de certains traitements
à base de plantes.
En outre, elles estiment que les études visant à conclure à
l’efficacité de telle ou telle thérapeutique se revendiquant de la
médecine traditionnelle chinoise sont mal menées sur le plan
méthodologique et entachées de biais.
Les médecines chinoises doivent entrer dans le droit
commun
Fortes de ces constats, si les Académies n’appellent pas à
l’interdiction pure et simple de ces pratiques, elles entendent
qu’elles soient réglementées au même titre que tout autre
médecine.
Elles préconisent ainsi que « les systèmes d'assurance ne
remboursent pas ces produits et ces pratiques » sans tests
rigoureux « de pré-commercialisation ». De plus, elles
suggèrent que « la composition de ces remèdes soit étiquetée de
la même façon que les autres produits de santé » et que des «
allégations promotionnelles » ne puissent être faites «
sans preuve démontrable et reproductible ».
Rappelons qu’en France les consultations d’acupuncture, si elles
sont délivrées par un médecin sont remboursées par la sécurité
sociale. Peut-être feront-elles l’objet de débats houleux dans les
prochains mois…
*EASAC : European Academies Science Advisory
Council
** Federation of European Academies of Medicine
Après l’homéopathie, la cabale est lancée contre l’acupuncture ? Son efficacité « reste controversée » sur la douleur ? On va encore nous parler de l’effet placebo ?
Anna Cannavacciulo
Vive la dérision
Le 09 novembre 2019
Perso, je pense que toute la médecine ne devrait plus être prise en charge par quelque organisme que ce soit... La médecine basée sur les preuves est truquée... Tous les médecins et surtout les homéopathes et les acupuncteurs ont eu leurs diplômes de médecins dans des pochettes surprises...et l’avènement de la suprématie de l’IA fera de ce monde un paradis sur terre... Vive la dérision. Elle nous empêche de nous euthanasier en masse.
Dr Patricia Erbibou
Une interrogation
Le 13 novembre 2019
Comment ? A notre époque des patients pourraient encore se soigner autrement qu'avec de très chères molécules mises au point par les laboratoires pharmaceutiques après une solide étude de marché et un copieux arrosage financier des sociétés savantes ?
Il faut absolument faire cesser ces pratiques rétrogrades et scandaleuses!