
La Covid-19 de moins en moins souvent en première ligne ?
Dans cette même perspective, des chercheurs de l’université d’Oxford, membres du « Centre for Evidence-Based-Medicine » (https://www.cebm.net/covid-19/death-certificate-data-covid-19-as-the-underlying-cause-of-death/), viennent de publier sur le site de cet institut une analyse concernant les causes de décès des personnes comptabilisées comme mortes de la Covid-19. Il s’agissait de déterminer la proportion de personnes pour lesquelles la Covid-19 ne devrait pas être considérée comme la cause première du décès, grâce à une analyse des certificats médicaux et des chiffres établis par Public Health England (PHE). Ils ont déterminé que sur les 49 500 morts officiellement recensés et où effectivement la Covid-19 figure sur le certificat de décès, cette dernière n’est pas la cause première de la mort dans 7,8 % des cas. Ils ont également pu constater que cette proportion a fortement progressé pendant les mois de juillet et août, atteignant 29 %. Cette évolution est également constatée dans l’analyse des causes de mortalité proposées par les registres nationaux écossais qui relèvent que la Covid apparaît comme la cause première de décès sur 94,6 % des certificats jusqu’en semaine 21 (18 au 25 mai), mais seulement sur 76,3 % d'entre eux entre la semaine 22 et la semaine 32.Des différences à analyser
Pour les auteurs, ces observations doivent une nouvelle fois inviter à une appréciation nuancée des chiffres. Daniel Howdon, Jason Oke et Carl Heneghan analysent ainsi : « Bien que la certification de décès soit à juste titre considérée comme indispensable pour la détermination de la cause du décès, il est important de pouvoir faire la distinction entre les décès pour lesquels la COVID-19 était une cause contributive de ceux où la COVID-19 était la cause première. Il semble qu'au cours de l'épidémie, des évolutions en la matière se soient produites », concluent-ils, sans se prononcer sur les raisons pouvant expliquer les différences constatées, qu’elles soient liées aux habitudes de déclaration ou d’une transformation du profil des patients infectés.Les surmortalités européennes réelles mais peut-être pas apocalyptiques ?
Aurélie Haroche