Occident : chute de 50 % du nombre de spermatozoïdes en 40 ans

Une étude rétrospective s’est intéressée à l’évolution du nombre de spermatozoïdes et de la concentration du sperme en spermatozoïdes au cours des 4 dernières décennies.

Les auteurs ont fait une revue de la littérature et ont retenu 185 études, publiées entre 1973 et 2011, concernant 42 935 hommes habitant dans l’un des 6 continents et dans 50 pays différents.

Des résultats alarmants

La diminution de la concentration des spermatozoïdes est significative dans les pays « occidentaux » (Amérique du Nord, Europe, Australie et Nouvelle Zélande), avec une chute de -1,38 million/ml/an (intervalle de confiance [IC] à 95% : -2,02 à -0,74 ; p<0,001), soit une diminution de la concentration de 1,4 % par an et, au final, à une chute de 52,4 % pendant la période étudiée (1973-2011).

De façon similaire, le nombre total de spermatozoïdes a diminué en moyenne de -5,33 millions/an (IC95% : -7,5 à -3,11 ; p<0,001), ce qui correspond à une diminution de 1,6 % par an pour une perte de 59,3 % au total.

Cette diminution importante ne concerne cependant que les pays occidentaux. Il n’y avait en effet pas de différence significative parmi les habitants d’Amérique du Sud, d’Asie ou d’Afrique. Même après ajustement selon l’âge, le temps d’abstinence, les méthodes de recueil et de comptage, les résultats restent semblables.

De plus, une analyse plus ciblée sur les 20 dernières années (études postérieures à 1995) ne montre pas de ralentissement de ce déclin. En effet, depuis 1995, la concentration a diminué de –2,06 millions /ml (IC95% : -3,38 à -0,74 million/ml, p=0,004) et la numération totale, quant à elle, a chuté à -8,12 millions/ml (IC95% : -13,73 à -2,51 millions/ml, p=0,006).

Les auteurs veulent ainsi alerter sur la décroissance du nombre de spermatozoïdes qui a un impact direct sur l’infertilité masculine dont le poids économique et sociétal est élevé et continue d’augmenter. En outre, un faible taux de spermatozoïdes est également lié à une augmentation de la morbidité et du risque de décès.

Même si l’étude ne porte pas sur les causes de cette diminution du nombre de spermatozoïdes, rappelons qu’elle est possiblement associée à des influences environnementales, incluant les perturbateurs endocriniens, les pesticides, la chaleur, l’alimentation, le stress, le tabagisme, l’IMC, etc. Et il est urgent d’agir !

Dr Sylvie Coito

Référence
Levine et coll. :Temporal trends in sperm count : a systematic review and meta-regression analysis. Human Reproduction Update, 2017, doi : 10.1093/humupd/dmx022

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