
L’anémie inférieure à 10 g d’hémoglobine/dl est une
complication de l’insuffisance rénale chronique (IRC), associée à
un risque élevé d’insuffisance cardiaque et de mortalité. La
recommandation est d’utiliser les agents stimulants de
l’érythropoïèse lorsque l’hémoglobine est inférieure à
10g/dl.
Roxadustat versus placebo puis en ouvert
Un gain de 1,9 g/dl d’hémoglobine en 8 semaines
Après la période initiale de 8 semaines, le taux d’hémoglobine
a augmenté de 1,9 g/dl dans le groupe roxadustat et a baissé de 0,4
g/dl dans le groupe placebo. A la 9ème
semaine, on a observé une augmentation de l’hémoglobine > 1g/dl
chez 84 % des patients du groupe roxadustat et aucune augmentation
dans le groupe placebo. Un traitement de sauvetage a dû être
instauré chez 3 % des patients du groupe roxadustat et chez 12 % du
groupe placebo. A la 9ème semaine, le taux
moyen d’hepcidine était réduit de 56,14 ng/ml dans le groupe
roxadustat, et de 15,1 ng/ml dans le groupe placebo. Le taux de fer
sérique est resté stable dans le groupe roxadustat, sans différence
avec le groupe placebo. Dans le groupe roxadustat le taux de
transferrine et sa capacité totale de fixation du fer ont augmenté,
avec un taux de saturation de la transferrine diminué
temporairement de 20,6 % à 15,6 % à la 9ème
semaine pendant la période d’augmentation de l’utilisation du fer
au cours de laquelle l’hémoglobine a augmenté en moyenne de
1,9g/dl. Ce taux a augmenté ensuite au cours de la phase ouverte
jusqu’à 22,1 % à la semaine 27. Aucune modification n’était
observée dans le groupe placebo.
Une hyperkaliémie et une acidose métabolique ont été plus
fréquemment rapportées dans le groupe roxadustat (16 % vs 8
%).
Au total, cet essai phase 3 du roxadustat chez des patients non dialysés ayant une anémie par IRC a montré une efficacité avec un gain de 1,9 g/dl d’hémoglobine par rapport à la valeur de base après 8 semaines de traitement. En sus de l’effet érythropoïétique, le roxadustat a entraîné une réduction du taux d’hepcidine. La stabilité du taux de fer, en l’absence d’apport intraveineux, est probablement la conséquence de la réduction du taux d’hepcidine, permettant une amélioration de l’absorption intestinale du fer et de son relargage par les macrophages. L’augmentation de la transferrine dans le groupe roxadustat seul est probablement un effet direct de la stabilisation du taux de HIF, le gène codant pour la transferrine étant une cible de HIF. Le maintien du taux de fer sérique permet de délivrer ce fer de façon adéquate et d’éviter un déficit martial fonctionnel.
Pr Gérard Sébahoun