
Paris, le mercredi 11 mars 2020 - A la question de savoir
quelle est la prévalence des troubles du spectre autistique (TSA)
en France, le Pr Arnold Munnich, interrogé par le JIM avait répondu
: « la question est difficile. Le chiffre de la littérature
médicale est de l’ordre de 0,5 à 1 %. En réalité cette valeur
fluctue et dépend très largement de ce qu’on appelle l’autisme et
du niveau de vigilance de l’environnement ». C’est à ce
casse-tête épidémiologique que s’est consacrée une équipe de Santé
publique France dont les travaux sont publiés dans le Bulletin
épidémiologique hebdomadaire (BEH).
Ces chercheurs rappellent en préambule : « les prévalences
publiées des troubles envahissants du développement (TED) et/ou des
troubles du spectre autistique (TSA) sont rares et limitées aux
données collectées par les deux registres français des handicaps de
l’enfant, sur des zones géographiques spécifiques et chez les
enfants âgés de 8 ans. ».
L’objectif de leurs travaux était donc d’affiner les
estimations de la prévalence de ces troubles grâce aux
données du Système national des données de santé
(SNDS).
Augmentation des cas ou de la vigilance ?
Cette étude a permis d’identifier, en 2017, 119 260 personnes
souffrant de TED, « ce qui correspond à une prévalence brute de
17,9 pour 10 000 (27,9 chez les hommes et 8,5 chez les femmes), qui
est maximale chez les 5-9 ans (72,0) ».
On observe une augmentation régulière de la prévalence sur la
période étudiée, entre 2010-2017 (de 9,3 à 18,1). La répartition
(non exclusive) des diagnostics était : « autres TED ou TED sans
précision » (53% des patients), « autisme infantile »
(28%), « autisme atypique » (11%), « syndrome
d’Asperger » (8%). Cette augmentation "régulière" confirmerait
l’analyse du Pr Munnich qui signalait l’influence du niveau de
vigilance de l’environnement.
Frédéric Haroche