
Mais voilà, lourdeur administrative oblige, ils ne parviennent
pas à obtenir de visa pour eux et leurs deux enfants de 2 et 4 ans,
dans un contexte de tension entre l’Algérie et la France. La France
rechigne en effet à délivrer des visas aux ressortissants
Algériens, alors que l’ancienne colonie française se refuse à
délivrer des laissés passés consulaires pour accueillir ses
citoyens expulsés par la France.
« C’est absurde, on frise le ridicule » dénonce le
maire qui se démène pour faire accélérer le dossier. D’autant que
l’élu sait qu’après le visa les deux médecins à diplômes hors
d’union européenne ne seront pas arrivés au bout de leur peine. Il
leur faudra en effet obtenir l’aval du conseil national de gestion
pour les équivalences, puis une inscription au tableau de l’Ordre
des médecins du Tarn-et-Garonne.
Le maire rapporte ce qui l’a amené à choisir ce couple
d’omnipraticiens. « Par pur hasard, j’ai été contacté en début
d’année par la chambre de commerce d’Alger qui voulait se mettre en
rapport avec une entreprise montalbanaise qui fabrique des machines
pour le calibrage des fruits », raconte Alain Iches qui est
également le président de la chambre d’agriculture du
Tarn-et-Garonne. « Deux semaines après, le directeur de la
chambre de commerce d’Alger m’a rappelé pour me dire qu’il avait
obtenu ce qu’il voulait. Pour me remercier, il m’a demandé ce que
je voulais en échange. Sur le ton de la plaisanterie, j’ai répondu
: un médecin pour ma commune. Il connaissait justement le couple de
médecins qui souhaitent venir chez nous aujourd’hui. Voilà comment
le contact s’est établi ».
Pour stimuler l’administration française, Alain Iches décrit à
la Dépêche du Midi le tableau noir de la situation de sa
commune. « Entre Parisot et les communes avoisinantes,
plus de 2 000 personnes attendent un nouveau médecin depuis un an.
On a de plus en plus d’habitants qui n’ont pas de médecin traitant
ou qui sont contraints d’effectuer de longs déplacements pour
consulter à Caussade, Montauban et même Toulouse. Sans compter, que
l’on a beaucoup de personnes âgées sur nos territoires ».
X.B.