
Ambivalence des sentiments
« Qu’est-ce qu’on va faire de Jacques ?», de la réalisatrice Marie Garel-Weiss, qui sera diffusé sur Arte le vendredi 25 février fait exception. D’abord, il dresse un portrait de la schizophrénie très différent des images habituelles véhiculées par le cinéma. Il n’est ainsi pas question ici de serial killer ou de dédoublement de la personnalité. La maladie dont souffre Jacques est montrée avec justesse, ainsi que l’apport (et les limites) des médicaments. Par ailleurs, le film revient sur le risque d’abandon qui menace les personnes atteintes d’une maladie mentale quand disparaissent les personnes qui prenaient soin d’elles. Cependant, à la mort de son père, Jacques n’est pas complètement seul. Son frère et ses sœurs sont là, mais n’ont pas nécessairement mesuré les enjeux de la prise en charge d’une personne telle que Jacques. Les émotions de ces trois adultes, partagés entre le rejet, la culpabilité, le tabou, le désir d’isolement de la personne malade et l’amour fraternel sont très bien décrites par le jeu des acteurs et la caméra de la réalisatrice.Léa Crébat