
La prévalence de la dermatite atopique (DA) est de 2 à 7 %
chez l’adulte dans le monde. Une étude prospective observationnelle
européenne (EUROSTAD) a réuni 308 patients de plus de 18 ans,
éligibles à un traitement systémique afin de préciser les
caractéristiques de cette population.
Les critères d’exclusion étaient la présence de comorbidités
cutanées, la prise de traitements systémiques pour une autre
maladie, ou le fait d’avoir déjà reçu un traitement systémique pour
DA dans les six mois précédents.
L’âge moyen de ces patients (175 hommes et 133 femmes) est de
37,19 ans (18 à 81 ans). Leur poids moyen est de 73,30 kg (DS
17,69) ; 137 ont une maladie modérée et 81 une maladie sévère
(score IGA, Investigator Global Assesment). L’EASI
(Eczema Area and Severity Index) moyen est de 16,3 (0 à
55,3). L’âge moyen au moment de l’installation de la DA était de
11,82 ans (DS [déviation standard]: 16,75) et l’âge médian de 3
ans, avec une durée moyenne de la maladie de 25,4 ans (DS
:15,50).
Comorbidités et autres conséquences sur la vie
Une très grande majorité présente ou a présenté au moins une
comorbidité : asthme (52,3 %), rhinite allergique (81,7 %),
sinusite chronique (14 %), polypes nasaux (4,9 %), allergie
alimentaire (38,6 %), kératoconjonctivite atopique (8,4 %),
œsophagite éosinophilique (0,3 %), sensibilité à l’aspirine (4,6
%), diabète de type 1 ou 2 (2,3 %).
Plusieurs ont déjà reçu un traitement systémique, le plus
souvent ciclosporine, méthotrexate, corticoïdes, dupilumab mais
aussi azathioprine, mycophénolate, hydroxychloroquine, tofacitinib.
Ils consultent en moyenne 3 fois par an en dehors des poussées et
5,7 fois par an pour des poussées. Par ailleurs plus de la moitié
d’entre eux dépensent entre 10 et cent euros par mois pour prendre
en charge leur maladie.
Le nombre de jours par an où la DA contraint de réduire les
activités est de 5,5 à 11. Trente et un pour cent considèrent que
la DA a eu un grand à très grand impact sur la poursuite de leurs
études, et 27 % que cela les a beaucoup voire considérablement
influencés sur leur choix professionnel et de carrière.
Dr Marie-Line Barbet