Réduire l’impact ultérieur des expériences négatives dans l’enfance

L’Australian & New Zealand Journal of Psychiatry publie une étude épidémiologique (réalisée par une équipe de Singapour) visant à préciser l’association entre des « expériences hostiles dans l’enfance (adverse childhood experiences) et des affections psychiatriques sévères » (comme un trouble dépressif majeur, un trouble bipolaire ou une schizophrénie).

Formulant la double hypothèse plausible que les personnes avec un vécu traumatique dans l’enfance risquent d’avoir des troubles mentaux plus graves et des ressources plus faibles que les sujets n’ayant pas éprouvé ces antécédents et que de telles ressources (de résilience) « intrapersonnelles (par exemple l’adaptation générale) et interpersonnelles (un soutien) interagissent pour prédire des troubles mentaux graves », les auteurs ont examiné (par des entretiens et des rapports d’auto-évaluation) l’éventualité d’expériences négatives de l’enfance, de troubles mentaux graves et de ressources intra- et interpersonnelles chez environ 2 000 adultes.

Des troubles mentaux plus graves


Sans surprise, conformément à leur hypothèse initiale, ils constatent que les sujets ayant connu des expériences négatives dans l’enfance (62,6 % des participants) ont aussi des troubles mentaux plus graves et des ressources intra- et interpersonnelles plus faibles que celles non affectées par ces antécédents accablants. Et parmi ceux ayant vécu des expériences négatives dans l’enfance, « le soutien émotionnel a interagi avec l’adaptation générale et l’affect général pour prédire les troubles mentaux graves. »

Estimant que cette étude confirme l’existence d’interactions entre des ressources intrapersonnelles spécifiques (adaptation générale et affect général, « associés négativement aux troubles mentaux graves ») et des ressources interpersonnelles (soutien), les auteurs rappellent qu’il est donc « essentiel de savoir auprès de qui et quand intervenir » pour permettre un « traitement optimal des expériences négatives de l’enfance » et contribuer ainsi à réduire leur impact ultérieur sur des troubles mentaux graves.

Dr Alain Cohen

Référence
Liu J & coll.: Positive mental health framework of transdiagnostic protective factors in elucidating the association between adverse childhood experiences and severe mental disorders. Australian & New Zealand Journal of Psychiatry 2022; 56(10): 1332–1343.

Copyright © http://www.jim.fr

Réagir

Vos réactions

Soyez le premier à réagir !

Les réactions aux articles sont réservées aux professionnels de santé inscrits
Elles ne seront publiées sur le site qu’après modération par la rédaction (avec un délai de quelques heures à 48 heures). Sauf exception, les réactions sont publiées avec la signature de leur auteur.

Réagir à cet article