En présence de la rupture d’un anévrysme de l’aorte abdominale (AAA), la réparation aortique endovasculaire (EVAR : endovascular aortic repair) s’accompagne d’une meilleure survie précoce que la réparation chirurgicale, à ventre ouvert, de l’anévrysme. Cependant, les essais contrôlés et randomisés fournissent peu d’informations sur la survie à long terme des patients dont la rupture d’AAA a été traitée par EVAR, et la majorité des essais non randomisés parviennent à des résultats contradictoires. C’est cette incertitude sur le pronostic à long terme des patients traités pour une rupture d’AAA qui a poussé Antonopoulos et coll. à tenter d’apprécier le devenir des patients grâce à la méta-analyse de leurs données individuelles.
Une méta-analyse sur plus de 10 000 patients
L’analyse a finalement porté sur 21 études regroupant 12 187 patients qui avaient eu une rupture d’un AAA : 4 952 patients ont été traités par EVAR et 7 235 patients par réparation chirurgicale, à ventre ouvert. Une analyse secondaire a porté sur les données de 725 patients (372 traités par EVAR ; 353 traités par réparation chirurgicale) issus des seuls 3 essais contrôlés, randomisés disponibles à savoir : IMPROVE, ECAR et AJAX.
En se référant à toutes les études, la survie médiane était de 4,20 ans (IC à 95 % 3,70-4,58 ans) après EVAR et de 1,91 an (IC à 95 % 1,57-2,39 ans) après réparation chirurgicale, à ventre ouvert.
Bien que les risques de complications aient été supérieurs entre la 4ème et la 7ème année après EVAR (avec un maximum lors de la 6ème année), au terme d’un suivi de 10 ans le gain de survie moyenne était significativement plus important (+ 0,54 an ; p < 0,001) après EVAR. L’analyse secondaire portant sur les données de 725 patients inclus dans les 3 essais contrôlés, randomisés, a confirmé ce résultat.
En conclusion de cette méta-analyse chez des patients présentant une rupture d’un AAA, avec un suivi de 10 ans, l’EVAR permet une survie moyenne supérieure de 6,5 mois par rapport à la réparation chirurgicale, à ventre ouvert de l’AAA.
Dr Robert Haïat
