
Portant sur 1 087 participants ayant déclaré « une consommation récente de cannabis » et utilisant des données tirées de l’Avon Longitudinal Study of Parents and Children[1] (une cohorte britannique de participants nés entre le 1er avril 1991 et le 31 décembre 1992), cette recherche explore les liens entre la puissance du cannabis consommé, la prise d’autres substances (comme l’alcool ou le tabac) et les conséquences psychopathologiques éventuelles, en tenant compte de la santé mentale antérieure et de la fréquence de la consommation de cannabis.
Risque plus élevé de dépendance et de dégradation de la santé mentale
Dans cette étude, 141 participants (soit environ 13 %) ont déclaré avoir utilisé du cannabis à haute concentration en THC et les auteurs constatent que la prise de ce « cannabis à forte puissance » est associée à une fréquence accrue de la consommation de cannabis (Odds ratio ajusté ORa = 4,38 ; intervalle de confiance à 95 % IC : 2,89–6,63), de dépendance au cannabis (Ora = 4,08 ; IC : 1,41-11,81) et à un risque plus élevé de troubles anxieux (ORa = 1,92 ; IC : 1,11–3,32).L’ajustement des données pour la fréquence de consommation de cannabis atténue l’association avec les expériences psychotiques (ORa = 1,29 ; IC : 0,67–2,50), la dépendance au tabac (ORa = 1,42 ; IC : 0,89–2,27) et l’usage d’autres drogues illicites (ORa = 1,29 ; IC : 0,77–2,17). N’observant aucune preuve d’association entre la consommation de cannabis à forte puissance et des troubles dépressifs ou des troubles liés à la consommation d’alcool, les auteurs notent par contre que leur étude montre une association entre la consommation de cannabis à forte puissance, une dégradation de la santé mentale et un état de dépendance, relativement à ce produit.
En conclusion, ils estiment que la limitation de la disponibilité du cannabis à forte puissance peut conduire à diminuer le nombre de personnes susceptibles de développer des troubles liés à la consommation de cannabis, empêcher l’évolution vers une consommation régulière de cannabis, et réduire le risque de psychopathologie.
[1] https://www.researchgate.net/publication/8172172_The_Avon_Longitudinal_Study_of_Parents_and_Children_ALSPAC_-_Study_design_and_collaborative_opportunities
Dr Alain Cohen