Santé périnatale : mortinatalité en hausse mais prématurité en baisse

Paris, le jeudi 28 avril 2022 – Les derniers chiffres sur la santé périnatale en France relèvent le retard important de l’outre-mer par rapport à la métropole.

En mars dernier, une étude parue dans The Lancet (et confirmé par les statistiques de l’Ined et de l’Insee) révélait que la mortalité infantile (mort des enfants de moins de 1 an) était en hausse en France depuis 2012. Ce jeudi, les dernières données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) montrent que la mortinatalité (décès du fœtus après 22 semaines de grossesse ou enfant mort-né) était également en légère hausse en France.

Une mortinatalité bien supérieure en outre-mer

Le taux de mortinatalité en France était ainsi de 8,9 pour 1 000 grossesses en 2020, contre 8,5 en 2019. Notre pays retrouve ainsi un taux de mortinatalité similaire à ce qu’il était entre 2014 et 2018, où il oscillait entre 8,8 et 8,9 pour 1 000 grossesses. Cette mortalité avant ou au moment de la naissance est principalement due aux interruptions médicales de grossesse (IMG), qui concernent 5,4 cas pour 1 000 grossesses, la mortalité spontanée étant de 3,5 pour 1 000 grossesses. On observe à cet égard une grande différence de mortalité entre la France métropolitaine et les départements et territoires d’outre-mer. Si l’hexagone (8,6 pour 1 000) et La Réunion (9,3) ont des taux proches, la mortinatalité est en revanche bien plus importante en Martinique (15,8), en Guyane (17,4) et en Guadeloupe (19,2).

Le risque de voir l’enfant mourir avant ou au moment de la naissance est fortement corrélée à l’âge de la mère : le taux de mortinatalité est ainsi plus élevé chez les mères de moins de 20 ans (12,9) et celles de plus de 40 ans (13,8) que chez celles âgés de 20 à 40 ans (entre 7,4 et 10). On constate d’ailleurs une augmentation de l’âge des mères en France : 4,8 % des mères avaient plus de 40 ans en 2020 contre 3,8 % en 2012. Le fait d’attendre plusieurs enfants est également un facteur de risque important : la mortinatalité est trois fois supérieure en cas de grossesse multiple qu’en cas de naissance unique. Or, environ 3 % des naissances sont des naissances multiples en France.

51 % des naissances multiples sont prématurées

Les chiffres de la Drees montrent également une baisse de la prématurité dans notre pays, avec là aussi des disparités entre l’hexagone et les départements et territoires ultra-marins. En métropole, 6,6 % des enfants naissent à moins de 37 semaines d’aménorrhée, contre 7,1 % en 2017. En outre-mer, on compte 9,5 % d’enfants prématurés, contre 10,3 % en 2017. Là encore, le fait d’attendre plusieurs enfants est un facteur déterminant : 51 % des grossesses multiples aboutissent à des naissances prématurées.

Enfin, on observe de manière générale une baisse continue du nombre de naissances depuis une dizaines d’années : environ 730 000 bébés ont vu le jour dans notre pays en 2020, contre plus de 823 000 en 2012.

Nicolas Barbet

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