
Dans cette nouvelle étude, les investigateurs de la cohorte française Nutrinet se sont penchés sur les relations entre plaintes mnésiques et régime MIND, variante du régime méditerranéen qui met l’accent sur certains aliments particulièrement favorables pour les fonctions cognitives.
Au total, 6 011 volontaires âgés au départ de plus de 60 ans ont été inclus et suivis en moyenne 6 ans. La consommation alimentaire a été relevée par questionnaire sur 3 jours consécutifs, au moins une fois dans les deux premières années. L’adhésion au régime MIND a été calculée sur :
- la prise aussi régulière que possible de végétaux à feuilles vertes, de légumes dans leur ensemble, de noix, fruits type baies, légumineuses, céréales complètes, poisson, poulet, huile d’olive, et sans excès, de vin.
- au contraire, une consommation limitée en viande rouge, beurre et margarine, fromage, pâtisseries et sucreries, et aliments de fastfood frits.
Les plaintes mnésiques ont été évaluées par la version
française du questionnaire CDS « cognitive difficulties
scale » (oublis, se remémorer des noms...). Les auteurs en
déduisent deux niveaux de plaintes mnésiques, faibles ou élevées.
Ces dernières définissent les participants atteints de plaintes
mnésiques.
Un risque de troubles cognitifs diminué
Les calculs ont été ajustés sur les variables sociodémographiques, d’hygiène de vie, consommation d’énergie et IMC. A la fin du suivi, il apparaît que les participants âgés de plus de 70 ans à l’inclusion, et qui adhèrent le plus au régime MIND réduisent le risque de plaintes mnésiques de 31 % (Hazard Ratio HR 0,69 ; intervalle de confiance à 95 % IC95% : 0,47-0,99 entre les tertiles extrêmes). Après exclusion des volontaires ayant des symptômes dépressifs, la diminution atteint 37 % (HR 0,62 ; IC95% : 0,41-0,93).Ces résultats sont à rapprocher de ceux d’une étude nord-américaine parue il y a un an : une adhésion élevée au régime méditerranéen (proche du régime MIND) était associée à une réduction de 36 % des troubles des fonctions cognitives subjectives, après 25 ans de suivi, dans une population de 27 842 hommes adultes âgés de 45 à 75 ans au départ.
Il est souhaitable de confirmer ces observations et préciser les modalités d’action, mais ces résultats convergeants suggèrent des effets favorables de ce type de régime et incitent d’ores et déjà à l’adopter pour, vraisemblablement, préserver au mieux ses capacités intellectuelles.
Dr Viviane de La Guéronnière