Téléconsultation : l’essayer c’est l’adopter !

Paris, le lundi 26 avril 2021 – Il semble très loin ce temps où l’on constatait la timidité avec laquelle les médecins Français semblaient s’initier à la téléconsultation. Craintes d’une dépersonnalisation des soins, réticences liées aux considérations techniques, maîtrise insuffisante des outils pour assurer la sécurité nécessaire, les raisons étaient multiples. Si pour les patients, les enquêtes signalaient que comme souvent, ils étaient prêts à faire confiance à leur médecin si ce dernier leur proposait des consultations à distance, on relevait cependant pareillement une appréhension vis-à-vis du risque de déshumanisation des soins.

La consultation à distance inscrite dans la pratique des médecins

La Covid est passée par là et a comme balayé ces obstacles et ces doutes et a fait exploser, notamment pendant le premier confinement, le nombre de téléconsultations. Ainsi, jusqu’à un million d’actes ont été réalisés par semaine en avril 2020 et autour de 500 000 en novembre, contre 10 000 avant l’épidémie. Si le nombre de consultations à distance ne connaît plus aujourd’hui les records de l’année dernière, les praticiens semblent cependant durablement convertis. Ainsi, un sondage réalisé au début de l’année par Odoxa a révélé que le nombre moyen de téléconsultations par médecin (91) a continué à progresser (de dix points) entre juin et décembre. Cette enquête révèle encore que si les médecins utilisent majoritairement le téléphone pour leurs consultations à distance (53 %), leur satisfaction technique concernant les outils qu’ils utilisent s’est accrue qu’il s’agisse de la qualité de la connexion, de l’image ou de la fiabilité du système. Les médecins sont d’une manière générale 78 % à se déclarer satisfaits de leur expérience de la téléconsultation. Ils sont surtout 64 % à estimer que la consultation à distance est désormais inscrite dans leurs pratiques, soit une hausse de 13 points par rapport à novembre 2019.

Ralentissement

Cette appréciation positive se retrouve également chez les patients qui sont 89 % à se déclarer satisfaits (en hausse de neuf points entre juin et décembre 2020), ce qui en fait, après les Allemands, les Européens les plus enthousiastes. Le nombre de Français souhaitant aujourd’hui pouvoir recourir à la téléconsultation a progressé de sept points entre juin et décembre et désormais 92 % de nos compatriotes connaissent les modalités de prise en charge par l’Assurance maladie (contre 74 % il y a un an). Ces différents éléments semblent suggérer que la révolution de la télémédecine provoquée par l’urgence de l’épidémie devrait survivre à cette période particulière. Néanmoins, si la pratique de la télémédecine a fortement progressé, son niveau reste plus faible qu’en Espagne ou au Royaume-Uni, tandis que l’augmentation s’est nettement ralentie depuis juin. Sans doute, l’inscription de la télémédecine dans une pratique coordonnée et centrée sur le suivi au long cours des patients contribuera-t-elle à transformer la révolution en évolution durable.

L.C.

Copyright © http://www.jim.fr

Réagir

Vos réactions (1)

  • Le cas de la rhumatologie

    Le 02 mai 2021

    Je suis rhumatologue retraité. J’exerçais une spécialité clinique, pour laquelle l’exercice de la téléconsultation me parait quelque peu dangereux: porter un diagnostic sans avoir recours à un examen complet du patient ouvre la porte aux erreurs de diagnostic. Où bien revoir le patient ensuite? C’est la négation de la téléconsultation, et celà pourrait être trop tard. Qu’en pensez-vous?

    Dr Bernard Buguet

Réagir à cet article