Traitement par Interféron a-2a à 3MU, 3 fois par semaine du mélanome malin métastatique, définitivement sans effet sur le pronostic vital

Le mélanome malin, dès lors qu'il s'accompagne de métastases ganglionnaires est de mauvaiu pronostic : dans le meilleur des cas, la durée de la survie n'excède 5 ans que dans un cas sur deux. L'interféron a-2a, proposé dans cette indication permet-il d'améliorer le pronostic vital des malades atteints d'un mélanome de grade III ? C'est à cette question que répond une étude multicentrique randomisée dans laquelle ont été inclus 444 malades attteints de cette pathologie. Dans tous les cas, une lymphadénectomie avait été réalisée qui avait mis en évidence un envahissement ganglionnaire. Deux groupes ont été constitués : dans l'un, une surveillance simple a été exercée, dans l'autre, l'interféron a-2a recombinant a été administré à raison de 3 MU par voie sous-cutanée, 3 fois par semaine. Une stratification a été faite en fonction du centre, du nombre de ganglions envahis, du mélanome (macroscopique ou microscopiqueà et de la diffusion métastatique. Le traitement a été instauré pour une durée de 3 ans, en l'absence de rechute.
424 malades ont été finalement inclus dans l'étude. La survie à 5 ans sans récidive est de 27,5 % dans le groupe chirurgie + interféron a-2a et de 28,4 % dans l'autre groupe (p=0,50). Ni les taux de survie évalués par la méthode de Kaplan-Meier, ni l'analyse multivariée de la survie ne révèlent de différences significatives entre les 2 groupes (35 % vs 37 %).
Le traitement par l'interféron a-2a recombinant tel qu'il a été administré dans cette étude est certes bien toléré, même à long terme, mais force est de reconnaître qu'il n'améliore pas le pronostic vital du mélanome malin compliqué de métastases ganglionnaires régionales. D'autres protocoles utilisant des posologies d'interféron beaucoup plus élevées (10MU, 3 fois par semaine), proposés initialement par l'équipe de Kirkwood semblent donner des résultats plus prometteurs notamment sur la survie sans récidive, mais au prix d'une toxicité bien plus élevée.(cardiogénique en particulier).

Dr Peter Stratford


Cascinelli N et coll. : "Effect of long-term adjuvant therapy with interferon alpha-2 in patients with regional node metastases from cutaneous melanoma : a randomised trial". Lancet 2001 ; 358 : 866-869. © Copyright Jim Online 2001.

Copyright © http://www.jim.fr

Réagir

Vos réactions

Soyez le premier à réagir !

Les réactions aux articles sont réservées aux professionnels de santé inscrits
Elles ne seront publiées sur le site qu’après modération par la rédaction (avec un délai de quelques heures à 48 heures). Sauf exception, les réactions sont publiées avec la signature de leur auteur.

Réagir à cet article