
Afin d’identifier les préférences alimentaires et tenter d’améliorer la prise en charge diététique des patients cancéreux, une équipe Sud-Coréenne a mené une étude chez 59 patientes atteintes d’un cancer du sein. Les chercheurs se sont intéressés aux éventuelles perturbations du goût, avant et pendant le traitement, en utilisant des solutions sucrées, salées, amères (caféine) et acides (acide citrique). Le groupe témoin était composé de 49 volontaires en bonne santé.
Dans la cohorte des sujets malades, des modifications dans les seuils de détection et de reconnaissance des principaux goûts « de base » apparaissent avant même le début du traitement. Les auteurs notent à ce moment-là, un abaissement de ces seuils de détection pour les goûts sucrés et salés et leur élévation pour les saveurs amères, en comparaison au groupe contrôle. En revanche, ils ne relèvent pas de différence vis-à-vis de la saveur acide entre les deux groupes étudiés.
Au cours du traitement, les seuils de détection et de reconnaissance du sucré s’abaissent encore, alors que ceux du salé, de l’amer ou de l’acide ne changent pas. De cette étude ne ressort pas une préférence pour un plat en particulier. Toutefois, les plats frits, huileux ou épicés ne semblent pas très prisés par les patientes malades qui privilégient des plats ayant une consistance molle et/ou bouillis. Les plats sucrés ne sont pas non plus appréciés pendant le traitement, tout comme les fruits aigre-doux et les noix sucrées.
Cette étude apporte des données supplémentaires dans la connaissance des altérations du goût au cours du cancer qui sert à améliorer la prise en charge diététique des patients.
Dr Roseline Péluchon