
Un autre anticorps monoclonal anti-IgE pourrait bientôt enrichir les ressources thérapeutiques. Le New England Journal of Medicine publie en effet les résultats d’un essai de phase 2b concernant le ligelizumab. Dans cet essai, il est comparé à l’omalizumab et au placebo chez des patients mal contrôlés par les anti-histaminiques H1.
Au total 382 patients ont été randomisés, pour recevoir le ligelizumab à la dose de 24 mg, 72 mg ou 240 mg, ou omalizumab à la dose de 300 mg, ou encore le placebo, par voie sous-cutanée toute les 4 semaines pendant 20 semaines. Enfin, pour évaluer la durée d’action d’une injection, certains patients recevaient 1 seule de dose de 120 mg de ligelizumab.
Efficacité dès la 4e semaine de traitement
Après 12 semaines de traitement, un contrôle complet de l’urticaire est obtenu chez 30 %, 51 % et 42 % respectivement des patients traités par ligelizumab, chez 26 % de ceux ayant reçu l’omalizumab et aucun des patients sous placebo. Un effet-dose est constaté chez les patients sous ligelizumab. Soulignons que les modifications dans les scores de sévérité de l’urticaire, des démangeaisons et de l’activité de la maladie sont obtenues rapidement chez les patients sous ligelizumab, dès la 4e semaine après la première dose.La disparition des symptômes après la dose unique de 120 mg de
ligelizumab se maintient pendant 8 semaines, après quoi les
symptômes réapparaissent, au niveau de ceux des patients sous
placebo. Cela suggère un possible espacement des injections. Notons
qu’à la dose de 72 mg, si les lésions disparaissent rapidement,
elles ont tendance à réapparaitre avant la fin de l’intervalle de 4
semaines séparant les injections.
Cette publication ne manque certes pas d’intérêt. L’éditorialiste du New England Journal of Medicine estime toutefois qu’elle soulève un certain nombre de questions. L’une d’elles est notamment de savoir si les patients qui ne répondent pas à la double thérapie ont vraiment la même maladie que les répondeurs, question qui se pose aussi chez les patients présentant des angio-œdèmes. Il regrette aussi le manque de marqueur capable de prédire l’efficacité des traitements. Nul doute que l’évolution rapide constatée ces dernières années dans la compréhension et la prise en charge de plusieurs maladies dermatologiques chroniques apportera dans le futur des réponses à ces questions.
Dr Roseline Péluchon