
Genève, le mardi 5 avril 2022 – Le dernier rapport du GIEC établit des consignes à suivre pour éviter une catastrophe climatique dans les prochaines décennies.
Les optimistes y verront la preuve qu’il est encore possible d’inverser la tendance, les pessimistes que la situation n’a jamais été aussi alarmante. Dans le troisième volet de son rapport publié ce lundi, le groupe d’experts internationaux sur l’évolution du climat (GIEC), un organisme lié à l’ONU, donne ses solutions pour diminuer l’émission de gaz à effet de serre, limiter à 2° C l’augmentation de la température mondiale par rapport à l’ère préindustrielle et ainsi éviter une catastrophe climatique.
Des canicules de plus en plus fréquentes
Une batterie de recommandations qui fait suite au deuxième volet du rapport, publié le 28 février et qui dressait un tableau particulièrement peu encourageant des conséquences potentielles du réchauffement climatique pour notre santé. Le GIEC rappelait alors que l’augmentation des températures avait déjà des conséquences néfastes pour les êtres humains. En effet, les vagues de chaleur et les canicules sont de plus en plus fréquentes partout dans le monde. On se souvient du « dôme de chaleur » qui a touché le sud-ouest du Canada l’été dernier, faisant monter la température jusqu’à 49° dans la région de Vancouver et tuant plusieurs centaines de personnes. En France, alors que la canicule était un phénomène relativement rare, elle est devenue ces dernières années monnaie courante : 2 000 personnes sont mortes en raison de la chaleur lors de l’été 2020 dans une certaine indifférence. Actuellement, 30 % de la population mondiale est potentiellement exposée à des vagues de chaleur, un chiffre qui pourrait monter à 75 % d’ici la fin du siècle.
Si les canicules et les morts qu’elles entrainent sont les conséquences les plus directes du réchauffement climatique sur notre santé, elles ne sont pas les seules. Ainsi, l’accroissement de la fréquence des incendies de forêt augmente la prévalence des maladies respiratoires, les pluies et les inondations plus fréquentes favorisent la propagation du choléra tandis que l’augmentation des températures peut aggraver la pollution atmosphérique dans les villes. Selon les auteurs du rapport, le réchauffement climatique et les catastrophes qu’il entraine peuvent également affecter la santé mentale des populations.
Un effort qui vaut le coup
Dans la dernière partie de son rapport publié ce lundi, le GIEC estime qu’il est urgent d’agir pour éviter que le réchauffement climatique ne vienne plus encore mettre en danger notre santé. Selon les experts, pour contenir le réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle à 2°C et limiter grandement son impact sur nos vies, il est nécessaire que les émissions de gaz à effet de serre commencent à baisser dès 2025 et qu’elles aient diminué d’au moins 63 % d’ici 2050. Actuellement, ces émissions sont toujours en augmentation, même si cette croissance diminue (+1,3 % par an en 2019 contre +2,3 % en 2010).
Pour atteindre cet objectif de baisse des émissions, le GIEC met en avant plusieurs recommandations dans divers domaines d’activité (production d’énergie, industrie, agriculture…) et rappelle que « les avantages des scénarios permettant de limiter le réchauffement à 2°C dépassent les couts des mesures d’atténuation ». « La réduction de nos émissions est un investissement qui, à long terme, vaut le coup » assène Céline Guivarch, une des auteurs du rapport.
Nicolas Barbet