Les individus transgenres ont souvent à gérer de multiples
problèmes psychologiques dont il est important de parler avec eux
afin de leur offrir la meilleure prise en charge médicale possible.
Et ceci a conduit l’équipe de la Transgender Health Clinic
de Tel Aviv à inclure un interrogatoire spécifique à l’occasion de
la première consultation. Sur les 405 sujets suivis ainsi durant
2,4 ans en moyenne (dont 221 transgenres femmes et 184 transgenres
hommes, généralement plus jeunes), ils ont pu constater une plus
grande tendance à vivre en couple chez les transgenres femmes et à
avoir une descendance (p = 0,03). Par ailleurs, les transgenres
hommes ont plus fréquemment un emploi (p = 0,0002) mais moins de
soutien familial ou amical (p = 0,04). Ces différences entre les
deux genres ne se retrouvent pas lorsqu’on évoque les problèmes
psychopathologiques qu’ils encourent, le plus souvent à type de
dépression (21 %) ou de troubles anxieux (9,9 %). Si 35 % au total
ont des pathologies psychiatriques, 22 % sont soignés médicalement.
Par ailleurs, 6,7 % ont fait des tentatives de suicide et 2,5 % se
sont infligé des blessures non mortelles. Ces personnes sont
également fréquemment fumeur(ses) et 2,5 % rapportent un abus
d’alcool, 2,7 % de cannabis et 2,5 % d’héroïne ou de cocaïne. Ces
constatations soulignent la nécessité de prendre en charge ces
patients dans une équipe multidisciplinaire même lorsque rien n’est
apparent ou avoué spontanément.
Dr Dominique-Jean Bouilliez