
Paris, le vendredi 3 septembre 2021 - L'ouverture de la
vaccination aux moins de 12 ans suscite la polémique.
Ainsi, alors que des essais cliniques sont en cours pour
évaluer l'innocuité et l'efficacité des vaccins dans cette
population, les uns pointent un intérêt collectif et individuel
faible quand les autres parlent d’une étape essentielle pour
atteindre l’immunité collective.
Malgré les interrogations qui demeurent, quelques états ont
déjà franchi le pas. La Chine, en premier lieu, qui s'est très vite
montrée favorable à la vaccination des plus jeunes en annonçant dès
le mois de juin que les laboratoires Sinovac et Sinopharm allaient
distribuer leurs vaccins aux mineurs de 3 à 17 ans. Et la Chine
étend sa campagne de vaccination aux 3-12 ans en ce début
septembre.
Aux Émirats arabes unis, pays en pointe (en ce qui concerne
toutefois la vaccination) le ministère de la Santé émirien a décidé
au début du mois d'août que les enfants de 3 à 17 ans recevront des
doses du vaccin chinois Sinopharm. Selon Reuters, le gouvernement
s'est appuyé sur des essais cliniques et une "évaluation
rigoureuse" pour autoriser ce produit à destination des plus
jeunes.
À Cuba, qui a développé ses propres vaccins, le ministre de
l'Éducation a indiqué ce mardi que les écoles ne rouvriront pas
tant que tous les enfants du pays ne seront pas immunisés. Ainsi,
dès aujourd’hui, les enfants et adolescents de 2 à 18 ans vont
recevoir les vaccins cubains Abadala et Soberana. Les adolescents
commenceront à être vaccinés vendredi, puis les 2 à 11 ans à partir
du 15 septembre, dans le cadre d’une campagne « intensive
».
Au Venezuela, le président Nicolas Maduro a promis ce mardi
que "tous les enfants, adolescents et jeunes du Venezuela"
seront vaccinés dès le mois d'octobre. Une campagne pour immuniser
les 3-18 a donc été lancée, alors que le pays accuse un taux de
vaccination très bas. Ainsi, selon l'Organisation panaméricaine de
la santé (OPS), seuls 11 % de la population a reçu les deux doses
de vaccins administrées sur le territoire, le russe Spoutnik V et
le chinois Sinopharm.
Et en France ?
Hier, lors d'une visite d'une école dans le
XIIIe arrondissement de Marseille, Emmanuel
Macron a répondu aux questions des élèves sur ce sujet, et a assuré
vouloir ouvrir la campagne de vaccination pour les moins de 12 ans
dès que les scientifiques auront donné leur aval.
Déjà en août, le professeur Alain Fischer, président du
Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale indiquait « ce
n’est pas exclu qu’on vaccine les enfants, disons entre 5 et 12
ans, dans quelques mois, mais si l’épidémie est contrôlée et qu’il
y a très peu de cas ça ne sera peut-être pas nécessaire
».
Xavier Bataille