
Une étude BVA-Gallup International de 2011 avait ainsi classé la France parmi les pays les plus pessimistes du monde, juste devant l’Irak et l’Afghanistan !
Avant même d’atteindre le pic de l’épidémie de Covid-19, de violentes critiques se sont élevées pour attaquer le gouvernement, l’administration et l’organisation du système hospitalier.
Pourtant, vu de l’étranger, la France est citée en exemple.
Au moment où la courbe du nombre de cas s’affole dans notre pays, c’est le New York Times qui souligne dans un article du 26 mars l’excellence du système de santé français, jugé comme « l’un des meilleurs systèmes de soins de santé du monde ». A cette date toutefois, des doutes existaient sur la capacité pour la France de faire face au « crash test » que représente l’épidémie.
Quinze jours après la publication de cet article, la capacité de réaction des hôpitaux français est désormais saluée par la presse internationale.
Un tour d’horizon qui nous permet sans doute de gonfler l’autre défaut bien connu des Français : notre orgueil.
Vu d’Italie, la France a réagi rapidement !
Premier succès aux yeux du monde : l’augmentation du nombre de places en réanimation.Pour la Repubblica, la prouesse accomplie est remarquable. Au début de l’épidémie, le quotidien constate que « la France et l’Italie avaient à peu près le même nombre de lits en réanimation, environ 5.000 ». Mais contrairement à nos voisins (il est vrai, pris de court par la catastrophe) « la France a su rapidement multiplier ce nombre ».
Autre élément souligné par le journal : l’organisation des services de réanimation : « en Italie, ce sont des salles ‘ouvertes’ de plusieurs lits, tandis qu’en France, les patients sont seuls dans leur chambre. »
Pour le journal, cette organisation a eu pour conséquence de réduire les cas de contaminations à l’intérieur même des hôpitaux.
Le transfert des patients : une prouesse unanimement
saluée
Le reste du monde est également admiratif du système de transfert
des patients mis au point par la France.Pour la Repubblica, ce sont ces transferts qui ont permis d’éviter la saturation des services de réanimation.
Même l’Oncle Sam semble conquis.La confidence de la directrice médicale du Samu du Val d’Oise dans le Parisien fait chaud au cœur : « j'ai été interrogée par des journalistes américains, ils sont bluffés par ce qu'on fait : transporter des gens sous respirateur ».
Vu d’Allemagne, la politique de transfert est également l’occasion de rappeler la solidarité qui existe entre les hôpitaux européens.Comme le souligne Die Welt, de nombreux hôpitaux allemands ont en effet accepté d’accueillir des patients en soins intensifs en provenance d’Alsace.
Une gestion centralisée gage d’efficacité
C’est un point qui peut surprendre : vu de l’étranger, c’est la gestion centralisée de la santé qui a permis à la France d’assurer une meilleure organisation des soins (en Italie et en Espagne, cette compétence relève en effet des régions).Pour la Repubblica, le transfert des patients mais aussi la réquisition de médecins vers les régions les plus sinistrées n’auraient pas été possibles sans la centralisation des décisions.
Rassurez-vous, des critiques, il y en a !
Il faudrait éviter de dresser un tableau trop optimiste de la situation !Tout en soulignant l’excellence de l’organisation « à la française », la presse étrangère s’étonne du manque de moyens auquel font face les professionnels de santé.
La presse n’oublie pas que cette crise sanitaire est intervenue en plein mouvement de grogne des hôpitaux.
Comme dans de nombreux pays, le manque de masques est le symbole d’une certaine impréparation face à la crise. Ainsi, pour le quotidien suisse, Le Temps, « le coronavirus est le révélateur le plus flagrant qui soit du ‘mal-être’ médical français ».
CH