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Agir pour le cœur des femmes : une campagne de sensibilisation plutôt bon genre

Paris – Les maladies cardiovasculaires sont désormais la première cause de mortalité des femmes en France devant le cancer. Ainsi, 200 femmes décèdent de maladies cardiovasculaires chaque jour en France, tandis que 25 000 souffrent d’un arrêt cardiaque tous les ans. La fondation Agir pour le Cœur des Femmes espère justement sensibiliser davantage le public à ces questions, à travers le lancement de trois nouveaux visuels et d’une campagne de communication.

L’arrêt cardiaque n’est pas que masculin

Les femmes ont un risque de décès deux fois plus élevé que les hommes lorsque l’arrêt cardiaque survient en dehors de l’hôpital. De même, dans un lieu public, les femmes ont moins de chances de recevoir un massage cardiaque d’un témoin que les hommes. « Pourquoi ? Parce que les femmes sont victimes de préjugés tenaces face à l’arrêt cardiaque », affirme Agir pour le Cœur des Femmes. 

Selon la fondation, le premier obstacle est l’absence de reconnaissance de l’arrêt cardiaque en lui-même, qui est souvent considéré comme un « évènement masculin ». Les femmes sont pourtant de plus en plus nombreuses à être touchées. Le second obstacle est saugrenu et il est pourtant bien réel : la peur de masser la poitrine d’une femme en cas d’arrêt cardiaque. 

Enfin, la fondation rappelle que les femmes vivent plus longtemps que les hommes, et elles sont donc souvent susceptibles de vivre seules à un âge avancé de la vie. « Or, quand l’arrêt cardiaque survient à domicile, sans témoin, les chances de survie diminuent drastiquement », souligne Agir pour le Cœur des Femmes. Autant d’obstacles qui freinent donc la survie des femmes lors de la survenue d’un arrêt cardiaque.

Des facteurs de risque plus ou moins similaires… 

Les facteurs de risque de l’arrêt cardiaque et des maladies cardiovasculaires sont relativement similaires entre les hommes et les femmes. Ainsi, le diabète, l’hypertension artérielle, ou encore le tabagisme en font partie, tout comme l’obésité. 

Cependant les femmes sont aussi concernées par certains facteurs de risque spécifiques. « Environ 33 % des femmes ayant un accident cardiovasculaire ont eu des grossesses pathologiques, marquées par de l’hypertension ou du diabète gestationnel », indique ainsi la Pr Marie-France Seronde, cardiologue au CHU de Besançon, interviewée par France3. « Parmi les jeunes femmes victimes d’infarctus, presque la moitié était sous contraception œstroprogestative, ce qui augmente le risque d’accident cardiovasculaire. Le tabac + la pilule, c’est une association mortelle », ajoute-t-elle.  

… mais des symptômes parfois très différents

De même, les symptômes ne sont pas toujours les mêmes entre homme et femme. « Chez les femmes, les plus fréquents sont une grosse fatigabilité à l’effort, un essoufflement et des signes digestifs, nausées et douleurs dans l’estomac, qui surviennent avant la forte douleur thoracique », détaille ainsi la Pr Claire Mounier-Vehier, cofondatrice d’Agir pour le Cœur des Femmes, cardiologue et médecin vasculaire au CHU de Lille. 

La fondation cite ainsi une étude américaine menée sur 3000 personnes et publiée dans The Lancet en septembre 2023 : 50 % des patients victimes d’un arrêt cardiaque avaient ressenti un ou plusieurs symptômes avant-coureurs un jour avant l’évènement, mais les symptômes étaient différents entre les hommes et les femmes. Chez les femmes, les symptômes annonciateurs étaient l’essoufflement et des signes digestifs (nausées et douleurs dans l’estomac). Chez les hommes, il s’agissait essentiellement de douleurs thoraciques.

Certains symptômes restent universels, comme les palpitations, une grosse fatigabilité à l’effort, une gêne épigastrique, de l’angoisse, une oppression dans la poitrine… 

La fondation insiste sur la mauvaise connaissance de ces différences par le grand public. « Les femmes contactent les secours trop tard, car le grand symptôme que tout un chacun est en mesure de reconnaitre, la douleur thoracique, ne fait pas toujours son apparition », explique ainsi Agir pour le Cœur des Femmes. 

Autant de raisons qui ont motivé la fondation à lancer une nouvelle de campagne de communication sur le sujet, accompagnée de plusieurs visuels. La fondation a également développé cinq « maillons de survie » essentiels pour augmenter les chances de la victime : reconnaître l’arrêt cardiaque, alerter les secours, oser masser et de façon efficace, utiliser sans crainte un défibrillateur et passer le relais aux secours. 

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