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Bénéfices cognitifs de l’activité physique féminine, si elle n’est pas excessive !

La pratique régulière d’une activité physique ou sportive (APS) agit sur les fonctions cognitives, dont l’attention, la mémoire, les fonctions visuospatiales et celles du langage, et les fonctions exécutives. Ces dernières rassemblent les compétences qui, en résumé, permettent une action organisée pour atteindre un objectif donné. Elles se composent du contrôle inhibiteur (inhibition d’un stimulus de distraction), de la mémoire de travail, de la planification et de la flexibilité cognitive. L’APS exercerait un effet bénéfique par l’intermédiaire du facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF), lequel contribue à la neuroprotection, à la neurogenèse, à la consolidation de la mémoire, à l’excitabilité cérébrale et à la connectivité neuronale. 

Activité physique et sportive chez la femme en bonne santé

Ces résultats proviennent le plus souvent d’études générales, qui ne distinguent pas les participants selon leur sexe. Or, l’impact de l’APS, et de ses effets sur les fonctions cognitives, peut s’avérer différent entre les hommes et les femmes adultes. Des disparités qui pourraient être intimement liées aux hormones sexuelles (ex. : œstrogènes) ou à leurs conséquences (ex. le cycle menstruel). 

Enfin, à ce jour, la littérature fournit peu d’indications sur la nature de l’activité la plus favorable aux fonctions cognitives : devrait-elle être « sportive » ou simplement « physique » ? 

Des chercheurs canadiens (Ottawa) ont tenté d’en savoir plus en conduisant une revue de la portée sur les effets d’une activité aérobie (dite « physique ») et de la pratique sportive chez des femmes majeures en bonne santé. En se conformant aux recommandations PRISMA, ils ont exploré les bases de données Cinahl, Medline, Web of Science, Sport Discus, et Scopus. Un total de 300 articles sans doublons a été mis à jour, dont 28 ont été inclus dans l’étude, parmi lesquels 14 ne prenaient pas en compte la phase du cycle menstruel.

Ni trop ni trop peu

Les auteurs ont noté une relation en U inversé entre exercice aérobique et cognition. Une intensité faible n’avait pas d’effet, alors que modérée elle augmentait le BDNF et le contrôle inhibiteur. Trop intense, en revanche, elle réduisait à la fois ce dernier et la mémoire de travail d’environ 20 % par rapport aux valeurs de repos. Les bénéfices étaient observés tant pour les exercices ponctuels que réguliers, et, quelle que soit la période du cycle menstruel (sous réserve de vérifier l’influence des œstrogènes). 

Certaines études ont analysé les effets du cycle menstruel et de la grossesse sur la relation entre la capacité cardiorespiratoire, l'exercice aérobique et le sport et la cognition. Les changements hormonaux pendant le cycle menstruel et la grossesse semblent affecter les fonctions cognitives et les niveaux de BDNF, l’exercice offrant des effets protecteurs possibles. 

Enfin, les articles relatifs au sport étaient trop peu nombreux (N=4) pour en tirer une conclusion univoque. Leur analyse suggérait malgré tout une possible influence du niveau de pratique (élite versus loisir) sur les fonctions cognitives.


References

Weber VMR, Queiroga MR, Puranda JL, et al. Role of Cardiorespiratory Fitness, Aerobic, Exercise and Sports Participation in Female Cognition: A Scoping Review : Sports, Fitness, and Cognition. Sports Med Open. 2024 Sep 27;10(1):103. doi: 10.1186/s40798-024-00776-8. 


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